Le Premier président de la Cour des comptes a donné, samedi, les garanties qu’il n’y aura plus de retard dans la publication du Rapport général annuel. Le magistrat Mamadou Faye l’a annoncé lors de la présentation des rapports des années 2015, 2016 et 2017 dans un hôtel de la place.

Les rapports de la Cour des comptes de 2018 et 2019 doivent être remis au président de la République et publier au plus tard en octobre 2020. A partir de 2021, la Cour compte même publier au-delà du Rapport général public annuel, les rapports particuliers et le rapport sur l’exécution des lois de finance. C’est l’engagement pris, samedi, par son Premier président au cours de la présentation des rapports publics généraux des années 2015, 2016 et 2017. Une annonce sans doute pour soigner l’image de l’institution ternie après des critiques soulevées par rapport au retard noté dans la publication de ces documents. Et la conférence de presse a été une séance d’explication surtout sur le retard. «Il n’y a pas eu d’influence publique, il n’y a pas eu d’influence politique par rapport à ces rapports. Parce que l’indépendance de la Cour est très réelle. Nous arrêtons notre programme de contrôle, nous l’exercions. Nous sommes insensibles à la clameur publique, encore moins à la clameur politique. Voilà la réalité des faits», s’est défendu le Ppremier président, Mamadou Faye.
Selon lui, ces lenteurs ne sont aucunement liées à un facteur externe à la Cour. Mais c’est plutôt dû, avance-t-il, à des dysfonctionnements internes. Sans entrer dans certains détails, le Premier président de la Cour des comptes a souligné l’insuffisance des effectifs. Parce que, dit-il, depuis 2003, la Cour n’avait pas recruté, ce n’est que cette année-ci que la Cour a organisé le concours pour avoir 7 magistrats. Et ce sont ces mêmes personnes qui élaborent ces rapports-là, qui descendent aussi sur le terrain pour faire leur contrôle. «Il y a donc toutes ces difficultés qui ont fait qu’il ait eu un retard, mais nous avons pris des dispositions fermes pour qu’il n’y ait plus de retard, afin que désormais au plus tard au mois de juillet de l’année N+ 1 qu’on publie le rapport de l’année N», a promis le magistrat Mamadou Faye. Alors que, ajoute-t-il, nous avons entendu beaucoup de choses sur ces retards-là. Après avoir reconnu qu’ils sont conscients qu’il y a des efforts à faire, le Premier président de la Cour des comptes a rassuré que ces contingences qui sont à l’origine de ces retards appartiennent désormais au passé.
Par ailleurs, le Rapporteur général du rapport 2017, René Pascal Diouf, a révélé que 57% des recommandations de la Cour ont été entièrement mis en œuvre. En revanche, 23% sont en cours de mise en œuvre, 14% non mis en œuvre et 6% sont sans objet, soit un taux de 80% de recommandations prises en compte. Un bilan satisfaisant pour les membres de la Cour des comptes.
Toutefois, le Premier président admet que ce qui fait la pertinence des recommandations contenues dans les différents rapports, c’est son actualité. «Nous en sommes conscients. Moi, quand je suis arrivé au mois de mars, il y avait le rapport de 2015 qui était déposé au mois de février. Mais en 2019 ou 2018, vous parlez d’un rapport de 2015 et qui contient des contrôles de 2008, 2006 et 2010, mais ça ferait désordre. C’est pourquoi nous avons choisi de regrouper ces trois rapports et les remettre au président de la République.»