C’était tendu hier à Diameguène. Les éleveurs du Daraal ont manifesté après le passage des bulldozers, qui ont rasé les bâtiments du foirail, qui servaient de lieux de débauche, selon les responsables de la structure.

Les éleveurs du daraal de Diameguène se sont réunis hier pour déverser leur colère sur Mamadou Talla, responsable à la Sogas et au niveau du daraal. Ils l’accusent d’avoir démoli le bâtiment de la clinique vétérinaire ainsi que d’autres dont les différents détenteurs exercent dans la vente de paille, d’aliments de bétail, entre autres. Selon Mamadou Yaya Ba, «c’est illégal ce que Mamadou Talla a fait. Comment peut-il venir et détruire tous nos biens, des édifices qui sont là depuis belle lurette ? Aujourd’hui, il a mis au chômage beaucoup de jeunes. Et cela ne fait pas partie de la vision du chef de l’Etat. Il a amené ici des gendarmes avant de procéder à cette démolition. Et qu’il se mette dans la tête que nous allons nous battre», soutient le porte-parole des éleveurs victimes des démolitions. Sans se limiter à ces propos, Mamadou Yaya Ba enfonce le clou : «Après constat par voie d’huissier, nous avons décidé de porter plainte contre Mamadou Talla dès le lundi 19 mars et il paiera tout ce qu’il a détruit jusqu’au dernier centime», explique-t-il devant éleveurs qui ont manifesté leur mécontentement. Ils demandent l’intervention du chef de l’Etat pour régler cette affaire.

Mamadou Talla : «Des dames, des jeunes filles viennent de partout pour se
prostituer dans ce lieu» 
Au banc des accusés, Mamadou Talla, joint par téléphone, a annoncé une conférence de presse dans les jours à venir : «Non seulement je suis apolitique, mais plutôt un acteur de développement. L‘espace que nous avons démoli fait partie du projet Ter de l’Etat. C‘est la zone Est qui est concernée. Et il y avait que de vieux bâtiments qui étaient occupés par des gens qui y faisaient des pratiques illégales. Tenez-vous bien, des chambres de passe y existaient. Il y avait aussi des jeux de cartes la nuit par des jeunes éleveurs avec de l’alcool qui y circulait à flot. Il y a des dames, des jeunes filles venant de partout pour se prostituer dans ce lieu. Alors que le daraal, à partir de 20 heures, il n’y a plus de ventes pour des raisons sécuritaires», soutient M. Talla.
En parlant de sécurité, il renseigne que 130 millions de francs «de pertes sont enregistrés chaque année pour des vols de bétail. Plus de 100 voleurs ont été interpellés par la police en deux jours. Ce lieu communément appelé daraal doit être nettoyé et je sais que je suis sur la bonne voie et j’ai une mission à remplir. Et personne encore moins ces politiciens ne m’empêcheront de continuer ma mission. Je suis un acteur de développement.»
latifmansaray@lequotidien.sn