Le ministre de la Jeunesse, de l’emploi et de la construction citoyenne, Mame Mbaye Niang, soutient que c’est suite à une évaluation du Progra­mme des domaines agricoles communautaires (Prodac) qu’il a demandé et obtenu la tête du responsable de ladite entité, Jean Pierre Senghor.

Les raisons ayant conduit au limogeage du coordonnateur national du Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac) ne sont pas encore connues de l’opinion. Et la sortie hier du ministre de la Jeunesse, de l’emploi et de la construction citoyenne n’édifie pas non plus le public sur ce que la tutelle reprocherait réellement à Jean Pierre Senghor au point de décider de se débarrasser de lui. «On ne peut pas être en conflit. C’est moi qui l’ai (Jean Pierre Senghor) proposé sans l’avis de personne. C’est moi qui ai proposé qu’il soit relevé. C’est suite à une évaluation, à notre volonté d’améliorer…», a expliqué Mame Mbaye Niang. Qui a poursuivi : «Je n’accuse personne, je dis que c’est suite à une évaluation qui a pour objectif d’améliorer notre façon de faire et d’optimiser les ressources qu’on a, pour impacter plus de jeunes sénégalais. Après avoir évalué les projets, on pose des actes pour corriger.» Et le ministre d’annoncer que «l’année prochaine, le Prodac sera réévalué comme c’est le cas avec tous les autres projets. Et en fonction des résultats qu’on nous a fixés, nous sommes obligés de produire des résultats. Donc, il n’y a rien de personnel, il n’y pas de problème. Il n’y a pas à polémiquer, c’est des choix.»
En effet, lors de son passage à l’émission «Le grand jury» de la Rfm, Mame Mbaye Niang a aussi soutenu : «Ce n’est pas à ‘’Grand jury’’ que je vais donner les raisons du limogeage (de Senghor). Nous travaillons sur la base d’un modèle. Chaque année, nous évaluons les projets ; c’est notre méthode de travail, on peut nous le reprocher. L’année dernière, à pareil moment, le coordonnateur du Papej (Projet d’appui à l’entreprenariat des jeunes) avait été relevé de ses fonctions. Il y a 6 mois, un projet a quitté le ministère (de la Jeunesse) pour être affecté à l’Anpej (Agence nationale pour l’emploi des jeunes). Cela est fait suivant un modèle de cohérence.»
Interpellé sur un refus supposé de M. Senghor de transférer les fonds alloués au Domaine agricole communautaire (Dac) de Kédougou vers celui de Sangalkam, le ministre indique : «Il ne peut pas refuser, parce que ce n’est pas à lui d’en décider. Nous travaillons sur la base d’objectifs. C’est moi qui ai signé le contrat. Il ne peut pas y avoir de refus, parce que c’est moi qui décide sur la base des informations que j’ai. Décider du lancement d’un projet dans telle ou telle localité ne relève pas de sa responsabilité». «Kédougou a été financé avec le fonds minier, elle va continuer à être financée avec le fonds minier. Et San­galkam a un budget de 6 milliards 500 millions qui n’a rien à voir avec celui de Kédougou», a tenu à préciser Mame Mbaye Niang.
Après plus de deux ans de fonction, Jean Pierre Senghor a cédé son poste de coordonnateur na­tio­nal du Prodac au directeur te­ch­nique de la même entité, Ma­mina Daffé, suite à une mesure individuelle prise mercredi, lors de la dernière réunion hebdomadaire du Conseil des ministres.

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