Par Souleymane THIAM – 

Sans surprise, la manifestation contre la vie chère n’a pas eu lieu hier. Pour faire respecter l’arrêté du préfet de Dakar interdisant la marche du collectif Noo lank, les éléments de la police ont quadrillé les artères, de la Place de la Nation au rond-point de la Rts. Armés jusqu’aux dents, ils n’ont pas eu trop de difficultés pour interpeller les quelques activistes déterminés à braver la décision préfectorale. Acheminés au commissariat de Grand-Dakar, ils sont une vingtaine dont Guy Marius Sagna et Karim Xrum Xax. «Le collectif tient le Président Macky Sall et ses tontons macoutes totalement responsables de leur bien-être et sécurité et refuse de se faire intimider par cette énième arrestation qui ne fait que prouver que le régime actuel n’a plus que les forces de police pour réprimer la liberté des citoyens de dénoncer la hausse générale des prix et la cherté de la vie», a réagi le collectif Noo lank dans un communiqué. Il s’agit de la deuxième interdiction de marche opposée aux activistes depuis la hausse des denrées de première nécessité. «Dans une démocratie, la marche est un droit fondamental. Seuls ceux qui ont peur de la libre expression des populations, craignent et refusent d’autoriser de telles manifestations», ont protesté Mourtala Seck et ses camarades.

«Le régime actuel ne connaît que la force, la brutalité»
Ces activistes dénoncent l’attitude de l’autorité préfectorale qui «s’est bornée à invoquer des menaces de troubles à l’ordre public, sans établir une insuffisance de forces de sécurité nécessaires au maintien de l’ordre». Le collectif, qui souligne que le préfet dispose d’assez de forces de police pour encadrer la manifestation, rappelle aussi avoir accepté de surseoir à sa manifestation la semaine dernière. «Mais visiblement, le régime actuel ne connaît que la force, la brutalité et n’en a cure du respect des droits fondamentaux et arrêts de la Cour suprême. C’est une honte», a regretté Noo lank, créé en décembre 2019 à la suite de la hausse du prix de l’électricité. «Nous n’accepterons jamais que le Sénégal devienne une dictature de ploucs et makysards, incompétents, corrompus et violents. Les prochaines élections le prouveront à ce régime arrogant qui a déçu la majorité des Séné­galais. La lutte continue. Fayou Jotna», conclut le collectif. Au moment où nous écrivions ces lignes, les activistes étaient encore retenus à la police.
Stagiaire