Manif’ – Interdiction du transport en moto-taxi : Les conducteurs déversent leur colère à Dakar

En réponse à l’arrêté d’interdiction du transport en moto-taxi à Dakar, les conducteurs ont manifesté hier dans la capitale.Par Aliou DIALLO
– Les conducteurs de motos-taxis de Dakar ont manifesté hier contre la mesure d’interdiction du Gouverneur, Al Hassane Sall, dans plusieurs endroits de la capitale, notamment à Colobane. La manifestation a été dispersée à coups de grenades lacrymogènes. Ces jeunes sont décidés à braver l’arrêté de l’autorité, estimant que c’est leur gagne-pain. Ils réclament d’ailleurs une réglementation de leur secteur. L’expert en transport, Ibrahima Ndongo, est d’accord avec ces conducteurs. «On ne leur donne aucune solution alternative. Et qui va contrôler cela ? Car quand quelqu’un va prendre un passager sur sa moto, qui va lui dire que c’est un Tpv (Transports publics de voyageurs) ? Où est la preuve ? La charge de la preuve incombe à l’Administration. S’il n y a pas de dénonciation du client qui est à bord, qui dit que je suis un passager payant, personne ne peut interpeller le conducteur», argue-t-il sur les ondes de la Rfm.
Il sera techniquement impossible, selon lui, de faire le contrôle nécessaire. Il dit : «Cette mesure me paraît inopérante pour la bonne et simple raison que partout au Sénégal, les vélos-taxis circulent convenablement sans être inquiétés. Et d’après l’arrêté ministériel du 89-03 cité par le Gouverneur, dans son communiqué de presse en date du 29 octobre 2012, il a indexé les transports publics de voyageurs, c’est-à-dire les Tpv, alors cela pose problème.» Parce que, dit-il, le transport public de voyageurs est encadré par la police d’assurance spéciale. «Tout ce que l’arrêté dit est impossible», affirme Ibrahima Ndongo.
Dans son communiqué, le Gouverneur rappelle «aux usagers de ce mode de transport ainsi qu’aux conducteurs, que le transport public de personnes par vélos-taxis est formellement interdit sur l’étendue du territoire de la région de Dakar, conformément à l’arrêté N° 008903 du 29 octobre 2012, réglementant le transport par vélo-taxi dans les régions». Al Hassane Sall a aussi averti que les contrevenants à cette mesure s’exposent aux sanctions administratives et judiciaires, prévues par les lois et règlements en vigueur. L’autorité a ainsi exhorté la police et la gendarmerie, à «redoubler de vigilance et continuer à combattre cette pratique dangereuse pour la sécurité des personnes, en effectuant notamment un contrôle systématique sur toute moto transportant plus d’une personne».