Des jeunes de la mouvance présidentielle ont prévu une marche de l’Université de Dakar à la Place de la Nation. Un réel risque de télescopage avec le rassemblement de la plateforme Aar li ñu bokk/Sunu pétrole.

Attention à l’asphyxie demain à la Place de la Nation (ex Obélisque). Les gaz lacrymogènes risquent de polluer l’atmosphère à cet endroit, car deux manifestations avec des objectifs diamétralement opposés y seront organisées. Pour son acte 3, la plateforme citoyenne Aar li ñu bokk/Sunu pétrole entend accentuer la pression sur le régime pour obtenir la lumière dans les contrats pétroliers et gaziers. Mais des jeunes de la mouvance présidentielle ne comptent pas leur laisser la rue. Lors d’une conférence de presse hier, le mouvement Aar sunu reew a été porté sur les fonts baptismaux.
Drapeau du Sénégal solidement scotché dans un mur derrière eux, ces jeunes envisagent de marcher de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar à la Place de la Nation à la même heure, c’est-à-dire 15h. «Nous ne comptons attaquer qui que ce soit. Ce n’est pas une provocation. Nous avons la ferme volonté de marcher pacifiquement pour préserver la plus grande ressource naturelle, à savoir la paix et la stabilité nationale», a déclaré Ansoumana Sané, porte-parole du mouvement Aar sunu reew. Ces jeunes proches du pouvoir justifient leur manifestation par le fait que c’est «un jour stratégique, un jour qui symbolise la paix pour organiser ce rassemblement. C’est choisi par rapport à un canevas qui est déjà défini».
Le risque d’affrontement est réel. Et il n’est pas utopique de voir le préfet de Dakar interdire les deux manifestations. «Il appartiendra à l’autorité préfectorale d’apprécier», estime le mouvement Aar sunu reew. Ces jeunes s’érigent en boucliers contre «une certaine opposition qui veut brûler le pays». M. Sané d’ajouter : «Si quelqu’un veut la lumière dans ce dossier et estime détenir des preuves, il n’a qu’à aller à la Dic, comme l’a demandé le procureur. Mais nous n’accepterons pas que des forces obscures, en relation avec une opposition en perte de vitesse et sans vision, viennent déstabiliser notre pays.»
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