Les organisations telles qu’Amnesty international, Frappe France dégage et autres ont marché hier non pas pour réclamer la gestion des ressources naturelles, mais plutôt pour déplorer les conditions de détention dans la prison de Rebeuss. Elles ont formulé des revendications telles que le bracelet électronique, mais également elles ont appelé à élargir les manifs à travers tout le

La mort le 28 août dernier des deux détenus dans la prison de Rebeuss, en l’occurrence Cheikh Ndiaye et Babacar Mané, a suscité de vives réactions dans l’opinion publique. Surtout au niveau des organisations de la société civile telles qu’Amnesty international, Frappe France dégage, la Ligue sénégalaise des droits de l’Homme, entres autres. Lesquelles organisations ont organisé une marche hier de la Place de la Nation (ex-Obélisque) jusqu’au rond-point de la Rts  pour exiger du gouvernement de «prendre des mesures urgentes pour construire de nouveaux établissements pénitentiaires et réhabiliter ceux qui ne sont pas en état de dégradation avancée». C’est aux environs de 16h et quelques minutes que le cortège, accompagné de tous les dirigeants desdites organisations et militants, a débuté son périple sous le regard bienveillant des Forces de l’ordre et avec une chanson de Fou Malade, Teujnaniou kasso, (on nous a emprisonnés), lequel tonnait un refrain  «kasso diemboul kenn» «prisonnier dou mala» (personne n’est à l’abri de la prison, un prisonnier n’est pas un animal). Mais également sous les caméras des journalistes et des manifestants qui tenaient des pancartes avec des slogans comme : «Les prisonniers ont des droits», «Respect du nombre des détenus dans les prisons» ou encore «Stop aux nombres excessifs de mandats de dépôt». Des conditions de vie carcérales inappropriées comme le décrit Abdoulaye Wade, ancien détenu de Rebeuss, qui raconte son séjour en parlant de «la nourriture avariée servie aux prisonniers, la queue pour faire sa toilette».
Et d’ailleurs, lui qui dit entraîner les prisonniers et assister les malades mentaux «invite le ministre de la Justice à aller faire des vacances de 2 semaines pour se rendre compte des conditions de détention». Si une personne peut bien parler de la situation à Rebeuss, c’est bien Guy Marius Sagna. Libéré il y a 3 semaines après avoir été condamné pour des «posts» jugés comme des «offenses au chef de l’Etat», le coordonnateur de Frapp France dégage a magnifié tous les participants à la marche et commencé sa déclaration en ayant une pensée pour Khalifa Sall et oustaz Taïb Socé, tous deux détenus à Rebeuss, et surtout à l’endroit des Forces de l’ordre. Il dit : «Vous les forces de défense et de sécurité, vous devez savoir qu’à Rebeuss il y a une chambre dénommée chambre 43. Et dans cette chambre, on y retient des policiers, des douaniers, des militaires. Donc, ce combat que nous portons aujourd’hui, que nous avons porté hier, qu’on portera demain et qu’on vous demande de nous violenter, eh bien sachez que c’est pour vous aussi, car dans la chambre 43, c’est vous qui êtes là-bas.» Tout cela dit sous le regard impassible des hommes en noir.

L’introduction du bracelet électronique
Sur ce point, le maire de Mermoz-Sacré Cœur Barthélemy Dias a fait rire l’assistance en déclarant sous un ton ferme dans une tenue composée d’une chemise rouge, d’une casquette noire et de lunettes de soleil, qu’il est un «ancien détenu et probablement un futur détenu» et il a listé ses séjours carcéraux, a approuvé l’idée d’un bracelet électronique pour les personnes inculpées. «Les chambres 1, 2, 3, 4 sont des chambres qui font 50m2. Et dans chaque chambre, il y a un minimum de 100 et 200 personnes. Sur une prison qui a à peu près 45 chambres, il y a 2 200 détenus et la moitié se trouve dans 6 chambres, c’est inadmissible et c’est la raison pour laquelle nous invitons le gouvernement à initier le programme des bracelets électroniques pour pouvoir décongestionner les prisons au Sénégal».
Outre ces revendications, la plateforme qui regroupe toutes ces organisations compte également élargir ses manifestations dans tout le pays, en particulier dans les villes où il y a des prisons. Même si le gouvernement a promis de transférer des détenus dans la nouvelle prison de Sébikotane.
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