La Société civile sénégalaise annonce une marche le 28 octobre à Dakar pour dénoncer les «tueries» en Guinée dont Alpha Condé est «le principal responsable». En attendant, elle demande un Sommet extraordinaire de la Cedeao sur la Guinée.

La Société civile sénégalaise se dit préoccupée par la situation en Guinée. Elle compte manifester son soutien au Peuple guinéen par une marche à Dakar. La Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho), la Plateforme des acteurs non-étatiques, le mouvement Y’en a marre, l’Ong 3d, Frapp/France dégage, le Forum social sénégalais, Afrikajom Center, le Collectif des organisations de la Société civile pour les élections et Amnesty international Sénégal ont retenu la date du 28 octobre à 16 h. Le convoi va quitter la Place de la Nation (ex-Obélisque) pour rallier le rond-point de la Rts. L’annonce a été faite hier lors d’une conférence de presse pour dénoncer «la responsabilité de Alpha Condé» dans les violences notées au lendemain de la Présidentielle du 18 octobre. «Au regard du bilan faisant état de 30 morts dont des enfants de 3 à 14 ans, nous organisations de la Société civile et mouvements citoyens sénégalais recommandons au président en exercice de la Cedeao, un Sommet extraordinaire consacré à la crise guinéenne, au Secrétaire général des Nations unies, l’envoi d’une commission d’enquête internationale pour situer les responsabilités, le retrait des forces de défense et de sécurité guinéennes de toutes les missions de maintien de la paix dans le monde, et des sanctions ciblées contre les autorités civiles et militaires impliquées dans les violations des droits humains en Guinée», a déclaré Alioune Badara Mboup, porte-parole du jour. Ces organisations rappellent avoir pourtant lancé des alertes dans une récente déclaration commune sur «le caractère dangereux» de la volonté de Alpha Condé de «forcer un troisième mandat». Elles condamnent «ces tueries et dégâts matériels enregistrés» et tiennent le Président sortant pour «le principal responsable de la situation chaotique».
Par ailleurs, Fadel Barro de Y’en a marre a commenté les menaces du préfet de Dakar contre les Guinéens qui manifestent à Dakar sans autorisation. «Les ressortissants guinéens au Sénégal ne peuvent pas faire autrement que d’aller manifester leur mécontentement devant leur ambassade à Dakar. La façon dont ils l’ont fait, personne ne peut le magnifier. Peut-être, ils devaient chercher une autorisation, ils ne devaient pas détruire les véhicules d’autrui. Personne ne peut cautionner ces violences. Mais il fallait les encadrer, les aider. On ne peut pas les menacer de rapatriement. Ce sont des Sénégalo-Guinéens. Certains sont nés ici et ont grandi ici. Le préfet doit revoir sa copie», a-t-il dit.