Manifestation des Pro-Khalifa : La police saccage l’Hôtel de ville

Provoquée par de jeunes partisans de Khalifa Sall, la police a chargé en gaz lacrymogènes l’Hôtel de ville de Dakar le samedi dernier. Le bilan de ce rassemblement des pro-Khalifa qui s’est terminé en queue de poisson est rapide : d’importants dégâts matériels et des arrestations.
Vitres cassées, de nombreuses arrestations chez les partisans du maire de Dakar, une réunion qui s’est terminée en queue de poisson… Le bilan du rassemblement des partisans de Khalifa Sall le samedi dernier à la mairie de Dakar fut finalement un calvaire pour nombre de ses initiateurs, en particulier les jeunes. Au moment où le Sénégal du football savourait la victoire des Lions sur le Cap Vert, la salle de délibération du Conseil municipal de Dakar exhalait des gaz lacrymogènes. Il faut dire que les choses allées vite. Très vite même, car le rassemblement, jusqu’à 15 minutes de la fin, fut un succès pour ses organisateurs. Cependant, les discours pour faire libérer Khalifa Sall se succédant telle une ribambelle ont mis en colère de jeunes radicaux, adeptes de la méthode violente. «Vous êtes des poltrons, Khalifa Sall ne sera jamais libéré avec ces méthodes. Allons dans la rue ! C’est la seule possibilité qui nous reste», lance un partisan vêtu d’un tee-shirt portant l’effigie du maire de Dakar à l’endroit du maire de Dieuppeul-Derklé, Cheikh Guèye, du président de l’Alliance Pencoo, Moussa Tine, de la première adjointe du maire de Dakar, Soham El Wardini, de Mamadou Goumbala du Grand parti, du maire de Dalifort, Idrissa Diallo qui étaient attablés aux côtés du porte-parole du Pds, Babacar Gaye, ainsi que du chef de Cabinet de Khalifa Sall, Aminata Diallo, et de Bassirou Samb, leader de la Cellule de lutte pour la libération de Khalifa Sall, entre autres.
Arrestation de pro-Khalifa
L’après-midi annonce la fin du jour afin de faire place au crépuscule. Soudain, une horde de jeunes radicaux décide de s’en prendre à leurs leaders. Ils intiment au présidium de quitter la salle, finalement coupée en deux entre les jeunes adeptes de la descente dans la rue et des leaders convaincus qu’il faut un plan d’actions bien mûri. Le premier groupe, plus nombreux, fait vibrer la salle. «Libérez Khalifa», scande-t-on dans une atmosphère chaude et bouillante. Il est 18h 50. Plus nombreux, la plupart des jeunes quittent la salle pour la rue. La police, elle, avait tout prévu. Dès 15h, 3 pick-up étaient stationnés à quelques encablures du portail de l’Hôtel de ville. Elle ne sera pas prise au dépourvu lorsque les partisans de Khalifa Sall commencent à lancer des pierres dans leur direction. En quelques minutes, l’esplanade de la mairie est transformée en champ de bataille dont la fumée des gaz lacrymogènes pollue l’atmosphère. C’est le sauve-qui-peut.
Certains se retranchent dans la salle de délibération de la mairie. Cela ne va pas calmer les ardeurs des hommes en noir qui tirent sur les vitres fermées. En un temps record, la police encercle la mairie dont les portes sont barricadées. La scène frise la prise d’otage ou la séquestration. «Par où va-t-on sortir ?», se demande une militante de Mermoz-Sacré Cœur, les yeux rougies par la fumée des grenades lacrymogènes. La sécurité est clairement compromise sous le regard impuissant de Cheikh Guèye. «On a tenu une bonne réunion qui allait aboutir sur un plan d’actions. C’est dommage que certains aient gâché cela», regrette l’édile. Au finish, de nombreux jeunes ont été arrêtés.