Vendredi prochain, les Sénégalais sont invités à venir manifester à la place de la Nation ex-l’Obélisque pour exiger la lumière sur les contrats pétroliers et gaziers. L’appel est du mouvement Aar li nu bokk =sunupétrole= qui a fait face à la presse hier.
«Sénégal : un scandale à 10 milliards de dollars.» Ce reportage de la chaîne britannique, Bbc, a soulevé une vague de réactions. Une bataille médiatique s’en est suivie entre l’Etat et les autres forces de l’opposition et de la Société civile. Elle va se poursuivre dans la rue. En effet, le mouvement Aar li nu bokk =sunupétrole=, créé récemment, appelle à un rassemblement «massif et pacifique», vendredi prochain, à la place de l’Obélisque. Les initiateurs tablent sur 15 millions de Sénégalais pour chanter en cœur : «Ça suffit ! Il faut que ça s’arrête !» La même chose est attendue sur l’ensemble du territoire national. A l’étranger aussi, les Sénégalais sont invités à manifester devant les ambassades des pays d’accueil. La plateforme exige, en effet, la renégociation des contrats pétroliers et gaziers, la transparence dans la gouvernance des ressources naturelles du Sénégal. Aar li nu bokk demande également la transmission de tous les dossiers liés aux contrats pétroliers à la justice pour que des sanctions soient prises à l’encontre des personnes reconnues coupables. Ils veulent aussi le «recouvrement des avoirs pétroliers et gaziers».
Cheikh Tidiane Dièye : «Aliou Sall n’est pas notre
finalité»
En conférence de presse hier, le mouvement a informé qu’en prélude à sa manifestation, une lettre d’information a été adressée au préfet de Dakar depuis vendredi dernier. Toujours dans le cadre de la lutte engagée, ces citoyens affirment que la pétition lancée est à près de 25 mille signatures en ligne à la date d’hier lundi. Cette opération vise une saisine de la justice sénégalaise et britannique sur l’affaire Timis-British Petrolium (Bp)-Aliou Sall. Face à la presse, le porte-parole du jour a d’emblée préciser : «Nous l’avons appelé Aar li nu bokk parce que le pétrole et le gaz sont parmi les biens que nous avons en partage, des biens communs.» Cheikh Tidiane Dièye ne fait pas de fixation sur la démission du frère de Macky Sall de la tête de la Caisse des dépôts et consignations réclamée par certains. «Demander la démission d’une personne, ça ne peut pas être une finalité pour une cause aussi forte, noble et une lutte aussi ambitieuse que la nôtre. Nous ne voulons rien de moins que la transparence totale et parfaite sur tout ce qui s’est passé en amont, maintenant et plus tard sur la gouvernance de nos ressources naturelles. C’est ce que nous devons aux générations actuelles et futures. S’il doit démissionner ou pas, ce serait peut-être une conséquence d’acte que le président de la République pourrait avoir à poser. Cela relève de sa responsabilité. Aliou Sall n’est pas notre interlocuteur. Ce n’est pas notre finalité. Notre lutte va au-delà. C’est un Peuple qui fait face à la République», a-t-il dit. Selon lui, le président de la République, Macky Sall, reste leur seul et unique interlocuteur. Et leur objectif, dit-il, est de s’occuper de la question de la gouvernance des ressources naturelles, particulièrement du pétrole et du gaz qui sont la «sur priorité» du moment.
Par ailleurs, M. Dièye, allié de Pastef de Ousmane Sonko, a rappelé que les ressources naturelles appartiennent «exclusivement au Peuple sénégalais» comme dit dans la Constitution. Ils étaient, entre autres, à la rencontre, Aliou Sané du mouvement Y en a marre, Malick Ndiaye du Cadre de concertation et d’action des forces vives de la Société civile de Alioune Tine et Cie, imam Ahmadou Kanté, indépendant.
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