Il y a eu plus de 700 personnes interpellées, entre Dakar et sa banlieue. Les mineurs parmi elles ont été renvoyés auprès des personnes civilement responsables, tandis que les adultes ont tous été inculpés et placés sous mandat de dépôt. Pour les morts et les actes de vandalisme aussi, une information contre X a été ouverte.Par Justin GOMIS –

Ils sont 410 manifestants interpellés par les Forces de l’ordre lors des manifestations du 1er  juin dernier. Mais, ces personnes déférées au parquet ne seront pas toutes logées à la même enseigne. Car le ministère public, selon un communiqué publié hier, «a opté pour un règlement graduel  en considération  de la nature des faits reprochés à chaque individu». C’est ainsi qu’il a décidé, «eu égard à la gravité des faits qui sont reprochés à certains manifestants et à l’étendue des dégâts matériels causés, pour la plupart par des incendies que ces derniers ont délibérément provoqués, d’opter pour la pleine rigueur de la loi dans les poursuites». Et  c’est dans ce sens que le procureur de la République, signataire du document, a tenu à  informer  «qu’une information judiciaire a été requise contre ces individus pour des faits d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, participation à un mouvement insurrectionnel, actions diverses causant des dommages à des personnes ou à leurs biens, actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique conformément  aux dispositions du Code pénal». Lesquelles dispositions, souligne le procureur, «visent aussi à situer les responsabilités de toutes les personnes instigatrices  de ces violents attroupements».
Par contre, le maître des poursuites a choisi de mettre les mineurs en liberté provisoire, avec une remise à leurs civilement responsables. Et, «ceux d’entre eux qui sont âgés de moins de 13 ans n’ont pas fait l’objet de poursuite», a-t-il ajouté. Cependant, «si le maintien en détention s’impose, ils sont poursuivis devant le Tribunal pour enfants», a précisé le ministère public.
Dans son intention de faire la part des choses, le Parquet a décidé de poursuivre les manifestants dont l’implication est moindre devant la juridiction de flagrants délits pour «participation à une manifestation non autorisée».
Cette sélectivité a été également relevée du côté des autorités judiciaires de la banlieue. Le procureur de la République du Tribunal de grande instance de Pikine-Guédiawaye a, de son côté, informé que ce sont 306 individus qui ont été interpellés en banlieue, parmi lesquels 63 mineurs. Là également, le sort réservé à toutes ces personnes a été différent, en fonction de l’âge ou des infractions. Ainsi, s’agissant des mineurs, annonce le communiqué du Parquet, «ils sont interrogés en présence de leurs civilement responsables avec le concours du service de l’Action éducative en milieu ouvert (Aemo, compétente pour des mesures d’assistance éducative), confiés à leurs parents et renvoyés en flagrant délit devant le Tribunal pour enfants».
Quant aux autres personnes interpellées, compte tenu de la gravité des faits, le Parquet a requis l’ouverture d’une «information judiciaire et le mandat de dépôt contre tous». Seuls en réchappent les étudiants et élèves majeurs, qui ont été placés sous contrôle judiciaire. De même, le Parquet a ouvert une information judiciaire contre X pour situer les responsabilités des pillages, vandalismes, destructions des biens publics, ainsi que des pertes en vies humaines.
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