Activités économiques perturbées par des manifestants, qui veulent en découdre avec les Forces de l’ordre en dressant des barricades dans les quartiers de la ville et en brûlant des pneus. Malgré tout, les populations ont vaqué à leurs occupations.

La situation a été électrique hier dans la commune de Ziguinchor. Les manifestants ont renoué avec les barricades et autres barrages, rendant inaccessibles certains quartiers. Les déplacements étaient  pratiquement impossibles, surtout par véhicule. La circulation était paralysée par les barrages et les pneus et troncs d’arbres brûlés à l’intérieur des quartiers et sur les grandes artères de la commune.

Pourtant, les Ziguinchorois vaquaient tranquillement à leurs occupations. Les commerces et établissements financiers avaient ouvert, l’Admi­nistration fonctionnait et tout semblait normal. Vers les coups de 10 heures, on sentait qu’il y avait de l’électricité dans l’air. Des manifestants ont commencé à quitter des quartiers périphériques par vagues en direction du rond-point Aline Sitoé Diatta où, pourtant, les Forces de l’ordre et de sécurité étaient prépositionnées depuis deux jours. D’autres jeunes manifestants ont cherché à rallier le centre-ville où la police et même l’Armée sont  déployées. L’Armée s’est positionnée au niveau des stations d’essence pour les protéger de la furie des jeunes.

Cette situation a d’ailleurs pous­sé les commerçants à fermer leurs magasins, boutiques et points de services, ainsi que les établissements financiers et l’Admi­nistration. Beaucoup de gens, qui étaient allés travailler, ont fini par rebrousser chemin, non sans être brutalisés en chemin.

Les affrontements étaient  notés d’abord aux quartiers Lindiane, Kandé, Grand Dakar, entre autres, entre midi et 13 heures. Mais dans l’après-midi, ils se sont répandus dans toute la commune dont le centre-ville contrôlé par les Forces de l’ordre aidées par l’Armée. Les Forces de l’ordre effectuaient régulièrement des patrouilles pour lever les barricades et libérer ces quartiers. Elles étaient appuyées en cela par les fines pluies, qui tombaient de temps en temps, et éteignaient, du coup, les flammes.

Jusqu’au soir, les sympathisants et militants du parti Pastef n’ont pu accéder au centre-ville, quadrillé par les Forces de défense et de sécurité. Il s’agit des quartiers Santhiaba, Coreintias et Escale. A Bignona également, les jeunes ont manifesté. Il y aurait eu un jeune manifestant qui a reçu une balle et a été évacué à l’hôpital.