Le manque d’hygiène dans les établissements sanitaires constitue un risque de propagation des maladies et d’infection pour les patients et les prestataires de soins.Par J. GOMIS – 

C’est un rapport qui appelle à des mesures urgentes : la moitié des établissements de soins dans le monde n’ont pas accès aux services d’hygiène de base et notamment à l’eau, au savon et aux produits hydroalcooliques, que ce soit sur les lieux de soins ou aux toilettes. «Environ 3,85 milliards de personnes utilisent de telles installations (dont 688 millions soignés dans des établissements sans aucun service d’hygiène) et sont donc exposées à un plus grand risque d’infection», alerte un rapport du Programme commun Oms/Unicef sur la surveillance de l’eau et de l’assainissement.
En Afrique subsaharienne, la situation est encore plus préoccupante, car les établissements sanitaires accusent un retard en matière de services d’hygiène. «Si les trois-quarts (73%) des établissements de soins de cette région mettent à disposition des produits hydroalcooliques ou de l’eau et du savon aux lieux de soins, seul un tiers (37%) ont des toilettes équipées d’installations pour se laver les mains à l’eau et au savon. La grande majorité (87%) des hôpitaux disposent d’installations pour l’hygiène des mains aux points de soins, contre 68% des autres établissements de santé», précisent les deux organisations onusiennes. En règle générale, seuls 53% des établissements de santé, dans les pays les moins avancés (Pma), ont accès sur place à une source d’eau protégée. «A titre de comparaison, ce chiffre est de 78% au niveau mondial ; il est meilleur dans les hôpitaux (88%) que dans les petits établissements de soins (77%), et il atteint 90% en Asie de l’Est et du Sud-Est. Dans le monde, environ 3% des établissements de santé dans les zones urbaines et 11% dans les zones rurales ne disposent d’aucun service d’approvisionnement en eau», enchaînent l’Oms et l’Uni­cef.
Parmi les pays pour lesquels des données sont disponibles, à l’échelle mondiale, un établissement de soins sur 10 ne dispose pas de service d’assainissement. La proportion d’établissements de soins sans services d’assainissement va de 3% en Amérique latine et dans les Caraïbes ainsi qu’en Asie de l’Est et du Sud-Est, à 22% en Afrique subsaharienne. Les établissements de santé d’un Pma sur cinq (21%) seulement sont dotés de services d’assainissement de base. «Les installations et les pratiques d’hygiène sont une exigence non négociable sur les lieux de soins. Leur amélioration est essentielle si l’on veut mieux se préparer aux pandémies, les prévenir et s’en relever. L’hygiène ne peut être assurée dans ces établissements sans augmenter les investissements dans les mesures de base, notamment l’eau potable, des toilettes propres et la gestion sûre des déchets d’activités de soins», a déclaré Maria Neira, directrice du département Environnement, changements climatiques et santé (Ech) de l’Oms. «J’encourage les Etats membres à redoubler d’efforts pour respecter l’engagement qu’ils ont pris à l’Assemblée mondiale de la santé, en 2019, de renforcer les services d’eau, d’assainissement et d’hygiène (Wash) dans les établissements de soins, et d’effectuer un suivi dans ce domaine.»
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