Les Assises nationales n’ont pas de candidat, et en n’auront pas. Par contre, souligne Mansour Cama, 1er vice-président, les «assisards» applaudiront tous les candidats qui s’inspireront des recommandations des Assises nationales et qui s’engageront à les mettre en œuvre.

La question de la candidature des Assises nationales à l’élection présidentielle a été soulevée samedi, lors de la célébration de ses 10 ans. «Les Assises n’ont pas de candidat, et nous n’en aurons pas. Par contre, nous applaudirons tous les candidats qui s’inspireront des recommandations des Assises et qui s’engageront à les mettre en œuvre», a affirmé le 1er vice-président des Assises, Mansour Cama. Son camarade Mamadou Lamine Loum d’ajouter : «Quiconque dit s’inspirer des Assises est libre de le faire et nous l’encouragerons.» Mais les «assisards» semblent être divisés sur cette question. Car au moment des débats, certains d’entre eux proposaient à ce qu’il y ait un candidat. Toutefois, M. Cama n’y voit pas de division : «Il n’y a pas de division. Mais quelqu’un peut être dans les Assises et dire : ‘’Je propose qu’on ait un candidat.’’ Nous avons réglé ce problème depuis longtemps. Certains, qui n’étaient plus là pendant tout le processus et qui reviennent, peuvent poser la question.»
Revenant sur l’utilité des Assises, le président Amadou Makhtar Mbow dira que leur seul but était l’intérêt du Peuple sénégalais. «Nous avons des potentialités énormes qu’on découvre chaque jour depuis le lancement des Assises. Ici, on a annoncé la découverte du gaz et du pétrole. Malheureusement, ceux qui ont la possibilité d’exploiter cette potentialité ne le révèlent que quand ils ont intérêt à le faire, non pas quand nous avons intérêt nous», dénonce-t-il. L’ancien Directeur général de l’Unesco de renchérir : «Nous avons fait ce que personne n’a jamais fait. Nous avons organisé des concertations ouvertes à tout le monde et dans chaque département. Personne ne peut dire qu’on lui a interdit l’accès à une salle ou de participer aux débats.»

«Tous ceux qui ont signé la charte se sont engagés à l’appliquer»
Revenant sur le bilan des Assises, M. Mbow a rappelé que la Charte de la bonne gouvernance démocratique a été adoptée par les parties prenantes à l’unanimité par consensus. Il dit : «Tous ceux qui font partie des Assises et qui ont signé la charte se sont engagés à l’appliquer. Evidemment, nous ne jetons la pierre à personne.» Une précision importante parce que justement le Président Macky Sall a toujours indiqué avoir signé ladite charte «avec des réserves». Amadou Makhtar Mbow préconise : «Si nous voulons aller de l’avant, faisons des efforts pour diffuser le contenu de ces chartes. Si nous voulons également faire avancer les choses, il faut y ajouter l’avant-projet de Constitution et le rapport que la Cnri a remis au président de la République dont le contenu est malheureusement très peu connu, car on ne l’a jamais diffusé.»
Si M. Mbow pense que, sans les nommer, le Président Sall et son gouvernement n’ont pas respecté leur engagement, son porte-parole, Mansour Cama, lui, ne fait pas dans l’allusion. «L’application de la charte connaît encore une grande faiblesse à travers ceux qui sont en train d’exercer le pouvoir. Mais nous ne leur avons jamais fermé la porte. Même ceux qui disent qu’ils ont fait des réserves sur la charte, l’ont peut-être fait sur les autres questions qui étaient déjà passées en revue. Mais la charte en tant que telle ne peut pas souffrir d’une signature avec réserve», dit-il.
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