Mansour Faye contre le leader de Pastef : Yaxam Mbaye balance un audio, Sonko y confirme l’audience

Mansour Faye a finalement mis sur la place publique l’audio confirmant l’audience qu’il a accordée à Ousmane Sonko. Il s’agit d’un échange entre le leader de Pastef et le témoin Cheikh Issa Sall au cours duquel le député confirme la tenue de la fameuse rencontre.
Dans la confrontation Mansour Faye-Ousmane Sonko, le fameux audio est rendu public. L’acte est posé par un auteur inattendu : Yaxam Mbaye. L’élément sonore d’une trentaine de secondes semble récent. Il s’agit d’un échange téléphonique entre Ousmane Sonko et le témoin de la rencontre Cheikh Issa Sall, à l’époque Secrétaire générale de la Délégation générale à la protection sociale et à la solidarité nationale. «Mais Serigne Cheikh (Issa Sall), je ne savais pas que les gens de l’Apr pouvaient descendre aussi bas. Il est dit que je suis venu supplier pour demander un truc. Toi tu étais présent, tu as beaucoup insisté pour me dire que ton patron veut me voir. Et c’était avant que je ne m’engage en politique. C’était en 2013. C’est incroyable ! Je ne savais pas que les gens pouvaient descendre à ce niveau. Mais comme tu es le témoin, tu vas faire le témoignage le moment venu», a dit le leader de Pastef dans cet audio diffusé hier par Dakaractu.com. Cet enregistrement sonne comme un démenti aux propos de Ousmane Sonko qui a toujours nié l’existence de cette audience avec l’actuel ministre du Développement communautaire, de l’équité sociale et territoriale. Cependant qui croire sur la personne qui a demandé l’audience ? Alors que Mansour Faye jure que le député de Pastef a été l’instigateur de la rencontre, Ousmane Sonko, dans son échange avec Cheikh Issa Sall, a mentionné que ce dernier a beaucoup insisté pour dire que son patron (Mansour Faye) veut le voir. Si on n’entend pas la voix de Cheikh Issa Sall dans la conversation téléphonique, le concerné a brisé le silence hier pour donner raison à Mansour Faye.
Cheikh Issa Sall : «La demande d’audience venait naturellement de Ousmane Sonko»
Cheikh Issa Sall affirme que l’audience a bien eu lieu. «Ousmane Sonko se trouve être mon ami et mon camarade de promotion. Il m’avait sollicité pour une préoccupation qu’il avait et pour laquelle seul le président de la République pouvait faire quelque chose. Et pour voir le Président, il y a des chemins officiels et des raccourcis. J’ai voulu l’aider à voir rapidement le président de la République et on est passé par Mansour Faye qui était (à l’époque), le Délégué général de la protection sociale et de la solidarité nationale. C’était en 2013. Mansour Faye l’avait reçu en ma présence. Il avait enregistré sa préoccupation qu’il avait transmise au président de la République mais qui, malheureusement, n’a pas été réglée», a réagi hier sur emedia.sn M. Sall. L’actuel directeur de l’Agence de développement municipal (Adm) ne comprend pas l’attitude de Sonko qui a nié l’existence d’une telle rencontre. «En quoi un citoyen qui a une préoccupation se met à refuser, à nier sa possibilité ou non d’être reçu par le président de la République tout en sachant que le président de la République, ce n’est pas le président de l’Alliance pour la République, ni le président de Benno bokk yaakaar, mais le Président de tous les Sénégalais ? Il reçoit des lutteurs, des chanteurs, des chefs d’entreprise, etc. Donc un citoyen qui voudrait le voir doit pouvoir être honnête avec lui-même et dire : «qu’à un certain moment, j’ai essayé de voir Macky Sall et il y avait Mansour Faye qui était là pour me le faciliter»», a encore dit le magistrat de fonction. D’après M. Sall, à l’époque, Mansour Faye «ne connaissait pas Sonko». Donc, déduit-il, la demande d’audience «venait naturellement de Ousmane Sonko». Il conclut : «Ce qu’il faut, c’est une honnêteté intellectuelle de tous les responsables politiques. Ousmane Sonko sait que l’audience a eu lieu. Pourquoi il ne doit pas être honnête avec lui-même et avec les Sénégalais pour reconnaître que l’audience a eu lieu ? (…) A l’époque, Ousmane Sonko n’était pas connu. Il n’avait pas d’aura donc, le déroulement de l’audience n’avait pas été enregistré.»