13% des maraîchers évoluant dans la zone des Niayes sont exposés aux risques sanitaires relatifs à l’usage des pesticides, selon les résultats d’une recherche-développement menée par la fondation Ceres-Locustox.
La zone des Niayes est une zone de prédilection des cultures maraichères mais elle est exposée à des infestations et infections d’où le recours des maraichers aux pesticides pour booster leurs cultures. Malheureusement, ils ne respectent pas toujours les bonnes pratiques phytosanitaires. Ce qui déteint sur la qualité sanitaire des produits agricoles. Pour une sécurité de la production agricole, la Fondation Ceres-Locutox, appuyée par le Programme d’aménagement et de développement économique des Niayes (Paden), en partenariat avec la coopération canadienne, a réalisé une recherche-développement sur les pesticides utilisés par les producteurs dans la zone des Niayes.
Après trois années de recherche, les résultats de l’étude qui ont fait l’objet de partage hier, ont abouti à la mise en œuvre de deux outils. Il s’agit d’un système d’alerte sur les risques des pesticides sur l’eau, le sol et les produits et un système de suivi sanitaire des applicateurs et des producteurs par rapport à leur exposition aux pesticides.
«Globalement on a obtenu un seuil en deçà de la norme de fabriquant qui est de 2.7. On a eu 13% des producteurs qui ont montré des signes de niveau d’exposition à ces signes-là et on leur a conseillé de les écarter des lieux de production», a indiqué Papa Samb Guèye, Administrateur général de la Fondation Ceres-Locustox. «Avec ce niveau qui est en deçà de 20%, c’est un excellent niveau quand on sait que la majorité des producteurs ne sont pas alphabétisés», a-t-il poursuivi.
Quid de la qualité de la production horticole. «On a un niveau extrêmement bon de la qualité sanitaire des aliments comparé à notre étude 2008 qui montrait un taux de contamination qui dépassait les 30%», indique-t-il.
L’étude sur le panier de la ménagère, conduite par le Ceres-Locustox en 2008, avait révélé la présence de pesticides communs et fortement réglementés à des teneurs dépassant de loin les Limites maximales de résidus (Lmr) de pesticides du Codex alimentarius. Ce qui avait entrainé la signature de l’arrêté primatoral n° 9415 du 6/11/2008.
La recherche-développement menée par Ceras-Locustox a bénéficié de l’appui du Paden pour un montant de 78 millions de francs Cfa et un cofinancement de Ceres-Locustox de 33%.
Pour Massamba Diop, coordonnateur du Paden, la qualité sanitaire des produits est un objectif extrêmement important après l’atteinte des objectifs en termes de quantité. A l’en croire, le pays a dépassé les objectifs du Pracas I sur l’oignon et la pomme de terre. Le défi aujourd’hui reste à relever la qualité des produits, d’où l’intérêt de cette étude. «On a dépassé le record de 350 tonnes d’oignon et on parle de 400 mille tonnes. Pour la pomme de terre, nous allons au-delà des 120 mille tonnes. Les méventes expliquent qu’il y a eu une forte production», a dit M. Diop.
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