Les Sénégalais ont répondu en masse à l’appel du collectif Noo lank. Dans les discours et slogans, deux points reviennent : Le refus de la hausse du prix de l’électricité et la libération de Guy Marius Sagna et Cie.
Mieux que les précédentes manifestations, la marche du collectif Noo lank hier a drainé du monde. La cause justifie sans doute ce cran puisque la hausse du prix de l’électricité a été une mesure impopulaire. C’est donc une foule déterminée qui a défié le soleil de plomb qui l’accable à la Place de la Nation (ex-Obélisque). C’est à 16 heures que la procession s’est ébranlée vers le rond-point de la Rts. Un camion sonorisé distille des slogans et motive les manifestants de tous genres, de tous âges. Une vieille dame, teint clair, crie sa colère dissimulée par les haut-parleurs. «J’ai 64 ans, mais j’ai tenu à manifester pour soutenir mes petits-enfants. On est fatigué, la vie coûte cher, on n’en peut plus», dit-elle. Le ton monte au fur et à mesure que la foule avance vers le point de chute. Des badauds viennent grossir les rangs et scandent «Electricité dafa cher, noo lank !» ou encore «Libérez Guy Marius !». «Nous ne payerons pas des pots que nous n’avons pas cassés. Le Sénégal va mal», fulminent les manifestants. Les Forces de l’ordre, elles, se sont regroupées au rond-point de la Bceao. Aussitôt, la foule dévient compacte et les jeunes chantent et dansent au rythme de «Noo lank», «Noo bagne». «Cette mobilisation prouve que pour l’intérêt supérieur, les Sénégalais se lèvent comme un seul homme. Nous sommes satisfaits de la mobilisation», s’est réjoui le coordonnateur du mouvement Alerte, Cheikh Sadibou Diop. Alors que Jean Pierre Biaye avertit à son tour : «L’Etat ne reculera que devant la force populaire. Ce n’est pas en un seul jour qu’on aura gain de cause. On ne la gagnera que quand on sera beaucoup plus nombreux. Si la hausse de l’électricité passe, le loyer, l’eau, le transport et autres vont augmenter. C’est maintenant qu’on doit arrêter le gouvernement. Il va jauger pour savoir si la force est de leur côté ou du nôtre. Ceux qui sont en prison méritent notre considération, notre soutien parce qu’ils ont fait ce que nous devions faire pour notre bien-être», renchérit le coordonnateur de Sos consommateur.
Dans ce combat, il y avait aussi celui de la libération de Guy Marius Sagna, Babacar Diop et Cie. «Si Macky Sall ne libère pas les otages d’ici jeudi, nous donnons un mot d’ordre de marche de la Place de l’Indépendance au Palais vendredi», prévient le délégué général adjoint de Frapp. Mamadou Mignane Diouf, lui, attend la libération des «otages» et l’annulation de la hausse du prix de l’électricité. Tout comme Aliou Sané de Y’en a marre qui considère que «le Peuple s’est exprimé dans les rues de Dakar» et espère que Macky Sall et son gouvernement «feront une très bonne relecture et une parfaite lecture» de ce message.