Dans les pays membres du Comité permanent inter Etat de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (Cilss), le marché des pesticides continue d’être inondé de produits frauduleux, faute de contrôle aux frontières. Ce contrôle devait être assuré par les Comités nationaux de gestion des pesticides (Cngp) mis en place dans chacun de ces pays. Mais jusqu’à présent, aucun de ces organes de contrôle n’est fonctionnel. «Les Cngp devaient se charger du contrôle des pesticides aux frontières. Mais cela fait défaut, parce que les Cngp ne sont pas fonctionnels à cause d’un manque de volonté politique. Les Etats tardent à doter ces organes de contrôle de moyens», a déploré hier Nonon Diarra, représentant de la région Afrique de l’Association internationale des fabricants de pesticides (Croplife), en marge d’un atelier d’échanges entre le Comité sahélien des pesticides (Csp) et les acteurs de l’industrie des pesticides.
Cette rencontre vise à initier les industriels sur les procédures d’homologation des pesticides au Sahel, les informer sur les nouvelles exigences des dossiers de demande d’homologation Csp…
En effet, explique Ibrahima Dièye, représentant de Croplife au Sénégal, par ailleurs directeur de la Société de production des intrants agricoles (Spia), «le processus d’homologation est pour beaucoup d’acteurs de la filière un parcours du combattant». Cela, à cause d’un certain nombre de contraintes liées à «la complexité des exigences, la difficulté à disposer de compétences et le coût».
Toutefois, souligne l’industriel sénégalais, «d’importants efforts sont faits au Sénégal par la Direction de la protection des végétaux (Dpv) pour assainir le secteur. Il devient de plus en plus difficile de faire rentrer des produits non homologués dans le territoire sénégalais. Alors que pendant longtemps, malgré l’obligation d’homologuer les pesticides, la majorité des produits présents sur le marché n’étaient pas autorisés. N’importe qui pouvait aller en Asie et copier un produit homologué avec tous les risques pour les utilisateurs et l’environnement».
Débutée vers les années 2000, l’homologation est considérée comme étant «un outil de gestion des pesticides qui repose avant tout sur un cadre législatif et réglementaire cohérent. Elle nécessite des ressources humaines compétentes et des moyens matériels et financiers pour sa mise en œuvre convenable».
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