Le marché des titres publics a maintenu son importance comme source de financement, malgré une baisse des volumes. Cette diminution est attribuée par plusieurs observateurs à l’amélioration des conditions de financement mondiales et au retour de trois pays de l’Union sur le marché des eurobonds.
Durant les six premiers mois de 2024, le marché des titres publics de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) a affiché des dynamiques contrastées, marquées par une baisse des levées de fonds et une hausse significative des remboursements. Selon les données récentes analysées par l’Agence Ecofin, les montants totaux mobilisés ont atteint 3794 milliards de francs Cfa, soit 6, 26 milliards de dollars, traduisant une baisse de 7, 62 % par rapport à l’année précédente sur la même période.
Cette contraction des mobilisations est principalement attribuable à une réduction de 33, 56% des émissions d’obligations assimilables du Trésor (Oat) qui se sont chiffrées à 1299 milliards de francs Cfa. Cependant, cette baisse a été partiellement atténuée par une hausse de 16% des émissions de Bons assimilables du Trésor (Bat), qui ont atteint plus de 2494 milliards de francs Cfa. Le nombre total d’adjudications a légèrement fléchi, passant à 90, soit une diminution de 1,10%.
Malgré ce repli, les Etats ont continué à rembourser leurs dettes. Si aucun défaut n’a été observé hormis le Niger sous sanction durant les deux premiers mois de l’année, le montant total remboursé par les Etats a grimpé de quasiment 38%, s’établissant à 2961 milliards de francs Cfa. L’encours global de la dette des pays sur le marché des titres publics par adjudication géré par Umoa-titres s’est ainsi légèrement accru, s’établissant à plus de 15 793 milliards de francs Cfa.
La répartition de la dette continue de voir la Côte d’Ivoire en tête avec 26% de l’encours total, avec une dette consolidée de 4075 milliards de francs Cfa, en augmentation de 1, 39% au cours des six premiers mois. La première économie de l’Uemoa est suivie du Sénégal (18%) qui a vu son encours baisser au cours de la première partie de l’année. Bien que faible, cette baisse s’aligne sur la stratégie du pays de la Teranga dont le taux d’endettement reste le plus élevé de l’espace d’intégration. Le Togo, représentant 13% des encours sur le marché, arrive en troisième position.