Libération de Khalifa Sall et inscription de Karim Wade sur les listes électorales, ce sont les mots d’ordre de l’opposition qui manifeste cet après-midi de la Place de la Nation au rond-point de la Rts.
L’opposition retrouve la rue. Un endroit où elle n’a pas spécialement brillé depuis l’avènement de Macky Sall. De Manko wattu senegaal à l’Initiative pour des élections démocratiques (Ied), les opposants n’ont jamais enregistré une mobilisation capable d’inquiéter l’actuel régime. La marche finalement autorisée hier par le préfet de Dakar va partir de la Place de la Nation (ex-Obélisque) au rond-point de la Rts en passant par le boulevard du Général de Gaulle. Pour cela, le Front de résistance nationale (Frn) compte tenir la dragée haute au pouvoir. Mamadou Lamine Diallo et Cie attendent donc 1 million de personnes. Le but ? Dénoncer les «dérives» du pouvoir, précisément en exigeant la libération «immédiate et sans condition» de Khalifa Sall et l’acceptation de l’inscription de Karim Wade sur les listes électorales. La jonction du destin entre ces deux potentiels candidats à la Présidentielle de 2019 semble davantage unir Libéraux et Khalifistes. Jusqu’ici dans les manifestations de l’opposition, les partisans du maire de Dakar et ceux de Wade-fils menaient une guerre des pancartes pour le contrôle de l’opposition. Si les Législatives ont plus ou moins permis de placer le Pds comme la première force de l’opposition, la manifestation de l’Ied organisée le 9 mars dernier a été cependant le théâtre d’une nouvelle guerre des «K». Qui pourrait se poursuivre demain.
Au-delà, à 7 mois de l’élection présidentielle, l’opposition se doit de montrer avoir rompu les amarres de la division qui plombe ses actions depuis 2012. Lors du vote portant examen du projet de loi sur le parrainage du 19 avril dernier, la lutte populaire dans les rues, appelée par les leaders de l’opposition, a été étouffée dans l’œuf par les Forces de l’ordre. Certains responsables du pouvoir n’avaient pas manqué de chahuter la faible mobilisation des détracteurs du parrainage. Après les échecs en termes de mobilisation des marches de Manko wattu senegaal d’octobre 2016 et les tentatives vaines de marcher devant la Place Washington, l’opposition a l’occasion de montrer une nouvelle facette dans son ambition de faire partir Macky Sall en 2019.
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