Marche du troisième âge à la Place de la Nation : Quelques vieux ont sacrifié le repos pour dire niet
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Les jeunes de Noo lank étaient dans l’ambiance chaude du centre-ville. Les vieux, eux, ont été envoyés à la Place de la Nation plus clémente. Mais il faut dire que cette marche du troisième âge d’hier contre l’augmentation du prix de l’électricité vers la Rts n’a pas connu une grande affluence. C’est à 17h que le petit groupe de personnes qui avaient répondu à l’appel de Noo lank a fini par se résoudre à battre le macadam, comme prévu, sous grande escorte policière. Hommes et femmes et quelques jeunes ont défilé dans une ambiance proche d’un 1er mai. Pour la plupart, ce sont des jeunes qui étaient d’abord à la Place de l’Indépendance après la dispersion du rassemblement interdit.
Malgré la faible mobilisation, contrairement à celle du 13 décembre, le troisième âge a haussé le ton pour se faire entendre. Les slogans n’ont cependant pas changé : «Noo lank, noo bagn ! Courant bi dafa cher». Encouragés par quelques marchands des Allées du Centenaire et les curieux postés sur leurs balcons, la procession avançait à petits pas. Dans cette cacophonie, une voix se fait remarquer : «On ne payera pas les factures à la fin du mois.» Des chants et slogans ont animé cette marche jusqu’au rond-point de la Rts où les manifestants ont improvisé un sit-in de quelques minutes. Le porte-parole du troisième âge dit : «Nous disons au Président Macky Sall, certes c’est quelques concitoyens qui ont pu prendre part à cette manifestation, mais les Sénégalais qui n’ont pas assisté à la marche ne sont pas d’accord avec cette mesure d’augmentation du prix de l’électricité. Nous lui demandons de façon solennelle de revenir sur cette décision. Dans les rapports de la Banque mondiale et du Fmi, on lui demande d’arrêter l’exonération accordée aux mieux nantis qui sont dans son gouvernement.»
Même si Babacar Diop et quatre étudiants ont été élargis de prison hier, Issa Diao et ses camarades demandent également au chef de l’Etat de faire libérer Guy Marius Sagna et deux autres activistes qui ont vu leur demande de liberté provisoire rejetée par le Doyen des juges. «Nous ne sommes d’aucun bord, nous sommes de simples citoyens qui n’en peuvent plus de cette hausse du coût de la vie», précise M. Diao.