Hier, les syndicats d’enseignants ont marché à Dakar pour exiger du gouvernement le respect des accords signés en 2014.

C’est une succession de processions. C’est un signe de la tension sociale qui prend de l’ampleur. Après les centrales syndicales à Dakar il y a presqu’un mois, les syndicats d’enseignants qui ont déversé leur colère dans les régions ont rejoint la capitale pour exprimer leur état d’âme. A travers une marche nationale hier, ils ont dénoncé le non-respect du protocole d’accords signé avec le gouvernement en 2014. C’est toujours le même attirail : Pancartes et banderoles où sont inscrits les «maux» qui les exaspèrent depuis tant d’années. Les syndicalistes ont souligné que le gouvernement «fait dans le dilatoire», notamment en ce qui concerne la matérialisation de tous les engagements signés entre les deux parties. Ils ont aussi protesté contre les «multiples dysfonctionnements», notés dans le secteur de l’éducation. Sans discontinuer, les manifestants demandent l’harmonisation du système de retraite des fonctionnaires, le recrutement d’enseignants, l’augmentation substantielle et l’alignement de leur indemnité de logement, qui a fait pourtant l’objet dernièrement d’un Conseil interministériel. En apparence, les positions sont toujours figées. Cette situation ne fait que décupler la détermination des syndicats d’enseignants les plus représentatifs comme le Saems, le Cusems, le Sels, le Sels/A, l’Uden et le Sneel/Fc, qui ont tu leurs divergences pour se rassembler autour de l’essentiel. L’essentiel pour eux est d’organiser une série de marches dans les régions pour contraindre l’Etat à respecter les accords signés avec les centrales syndicales. Le représentant de l’Union syndicale pour l’éducation de qualité (Useq), Amadou Diaouné, a invité le gouvernement à régler dans les plus brefs délais les revendications des enseignants. «Je voudrais lancer un appel à tous les camarades et autres cadres pour qu’une force syndicale soit développée pour amener le gouvernement à changer d’attitude», a dit le syndicaliste à l’Aps.
En écho, Abdoulaye Ndoye, secrétaire général du Cadre unitaire et syndical des enseignants du moyen-secondaire (Cusems), a appelé à la résistance les enseignants pour amener le gouvernement à satisfaire toutes leurs revendications. «Si on veut avoir un développement social, économique et culturel, il faut avoir un développement du savoir, donc un développement de l’école», a-t-il martelé avant d’ajouter que les dépenses de l’école relèvent de la souveraineté nationale. «Ceux qui pensent que cette lutte ne concerne que les enseignants se trompent, car c’est une lutte du Sénégal. Il n’y aura pas de développement encore mois d’émergence, si nous n’avons pas un système éducatif de qualité», a de son côté souligné le secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du moyen-secondaire (Saems), Saourou Sène, qui était sur cette scène de manifestations.
bsakho@lequotidien.sn