Pour cette année, le marché obligataire va payer plus de 2320 milliards de francs Cfa. Ce qui devrait être redistribué dans le secteur bancaire au profit des bénéficiaires finaux, annonce Birahim Diouf, Directeur général du Dépositaire central/Banque de règlement (Dc/Br), une institution financière spécialisée de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).Par Dialigué FAYE –
Le marché financier régional de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) se porte bien. Si l’on se fie aux statistiques présentées mardi par le Directeur général du Dépositaire central/ Banque de règlement (Dc/Br). En effet, explique Birahim Diouf, «l’année 2023 s’est bien passée sur les différents segments du marché. Si l’on regarde également le volume des dividendes payés et puis les événements sur valeur payés aux investisseurs, nous sommes à plus de 1500, voire 1600 milliards de francs Cfa». Et pour cette année, annonce-t-il, «le marché obligataire va payer plus de 2320 milliards de francs Cfa. Ce qui devrait être redistribué dans le secteur bancaire au profit des bénéficiaires finaux».
Potentiellement, pour des émetteurs qui voudraient émettre, il y a plus de 2300 milliards de francs Cfa qui sont disponibles sur le marché financier régional, qu’ils peuvent aller chercher. M. Diouf exhorte ainsi «les entreprises à se tourner vers le marché financier pour lever des capitaux». «Car c’est possible et faisable, mais il faut se préparer et se rapprocher des spécialistes du marché qui sont les Sociétés de gestion et d’intermédiation (Sgi) pour être accompagné», recommande le Dg de l’institution financière spécialisée de l’Uemoa.
Le Dc/Br a pour rôle essentiel, d’assurer, pour le marché financier régional de l’Uemoa, la centralisation, la conservation des valeurs mobilières, la bonne fin des transactions boursières et le paiement des événements sur valeur. Il assure également l’exécution des contrats d’achat et de vente de titres financiers sur le marché, la circulation et la sécurité des transactions boursières dans l’ensemble de l’Union. D’après le Directeur général du Dépositaire central, le marché attire des participants, car entre 2023 et 2024, il y a une hausse de 2, 21% du nombre d’adhérents qui passe de 136 à 139.
Sur les perspectives du Dc/Br, Birahim Diouf invoque le projet de digitalisation des opérations sur le marché financier primaire. «Nous sommes engagés dans un projet de digitalisation des opérations de souscription sur le marché primaire, c’est-à-dire on va permettre aux investisseurs finaux de pouvoir souscrire et participer aux opérations qui se dérouleront sur le marché primaire.» Ce qui permettrait, d’après lui, «de développer la base parce que, dit-il, même ceux qui ne détiennent pas de comptes pourront, à travers ces plateformes, ouvrir des comptes avec leurs intermédiaires». L’inscription en compte au «niveau client» fait partie des projets du Dépositaire central. Ce projet «vise à conformer le Marché financier régional (Mfr) aux meilleures pratiques internationales en termes de transparence, de gestion des risques et de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, mais surtout de favoriser l’innovation».
Le Dc veut aussi procéder à «la révision du cycle de Règlement/Livraison de T+3 à T+2. Ce projet consiste en la mise en place d’un plan d’action de réduction du délai de Règlement/Livraison de T+3 à T+2 en 2024 pour se conformer aux exigences de la Convention et du Cahier des charges des concessions de service public de l’Amf-Umoa. Cet aménagement devrait améliorer la liquidité du marché boursier», a expliqué M. Diouf, lors d’une rencontre avec des médias.
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