Les populations de la commune de Tomboronkoto sont très en colère contre la société minière Pétéwol mining compagnie (Pmc). Ils ont tenu une marche pacifique pour exiger à Pmc et ses sous-traitants le respect de leurs engagements en matière d’emploi et de formation et en termes d’achat de produits locaux. C’est une commune située à plus d’une trentaine de kilomètres de la commune de Kédougou.Par Ibrahima DIEBAKHATE

– Le collectif des forces vives de la commune de Tomboronkoto est descendu dans la rue ce week-end pour exiger à Pmc de respecter sa Responsabilité sociétale de l’entreprise (Rse). Ils ont marché pendant une heure dans tout le village avec des pancartes à la main en criant leur courroux. Ils ne veulent plus de promesses. «La situation est très grave à Tomboronkoto. Elle est plus que scandaleuse et c’est inadmissible de vivre à côté d’une grande mine comme celle-ci et de ne pas trouver l’emploi décent. La société Pmc a occupé les espaces agricoles et pâturages et nous sommes privés de moyens de subsistance. Nous avons des jeunes étudiants diplômés qui ont prérequis et qui ont besoin de stages de formation pour étre insérés dans la mine. Mais impossible, nous avons plus d’emplois indirects à travers les achats des produits locaux. Mais il faudrait que la société comprenne que nous sommes prêts à faire face car nous avons longtemps attendu», a déploré Docteur Mamadou Lamine Diallo, porte-parole du collectif. Ils exigent à Pmc de respecter ses engagements. «Le président de la République, lors de la campagne de 2012, disait que les populations de Kédougou ne profitent pas des ressources naturelles qui sortent de la région. Monsieur le président de la République jusqu’à présent nous ne bénéficions pas de ces minerais. Les sociétés ne respectent pas leur engagement. La situation de 2012 reste intacte. Ils (les responsables des sociétés minières) ne font rien pour la population. Ils ont massacré toute la forêt. Nos jeunes ne travaillent pas. La situation est très grave. Et ils sont laissés à eux-mêmes», a ajouté docteur Diallo, natif du village de Mako. Ils accusent l’entreprise aussi de favoritisme dans le processus de recrutement. «Vous avez vu la foule, il n’y a que des jeunes qui sont sortis. Quand j’entends des chiffres que la société ou l’inspection du travail avancent, je suis sidéré. Ce sont des chiffres erronés. Pmc ne res­pecte pas ses engagements. Ce qui fait que la population vit dans des conditions déplorables et insupportables. La société minière doit être reconnaissante par rapport à la maturité intellectuelle des jeunes qui revendiquent toujours pacifiquement. Il faut aussi signaler qu’il y a une différence dans le traitement des salaires des employés», a fustigé Mous­sa Balla Daffé, coordonnateur du collectif des forces vives de Tomboronkoto.
Les manifestants comptent passer à la vitesse dans les prochains jours, si rien n’est fait. Ils ont eu à déposer un mémorandum auprès du Gouverneur de la région de Kédougou resté sans suite.
Le Quotidien a tenté, à maintes reprises, de joindre l’administration de Pmc, en vain.
Correspondant