L’objectif de la marche des acteurs de la Société civile était de réclamer la libération de l’un des leurs, Aliou Sané, vice-coordonnateur du F24 et leader du mouvement Y’en a marre. Mais, à l’arrivée, avec la participation des nombreux leaders de l’opposition, Ousmane Sonko a ravi la vedette à l’activiste en détention.  

Par Malick GAYE – Le motif de la marche d’hier organisée par Amnesty Inter­national-Sénégal, la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho), la Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh) et Article 19, était la libération de l’activiste Aliou Sané, mais c’est le nom de l’opposant Ousmane Sonko qui était le plus scandé par la foule. A cet effet, plusieurs personnalités politiques se sont signalées. C’est le cas de Déthié Fall. Le président du Prp (Parti républicain pour le progrès) a appelé à la libération de Ousmane Sonko. «Je veux que le Président Macky Sall l’entende depuis le Palais. Nous voulons développer le Sénégal avec la population. Nous demandons à Sidiki Kaba de multiplier les autorisations de marche afin que le Peuple puisse exprimer ses maux. Notre combat n’est pas avec les Forces de l’ordre, mais avec le gouvernement, car le projet de Ousmane Sonko, personne ne peut l’arrêter. On est inquiet de son état. On a demandé des autorisations pour aller le voir, mais sans succès. Qu’il le libère pour qu’il puisse se préparer à l’élection présidentielle. Car Macky Sall n’a pas à nous imposer un candidat», a lancé de candidat déclaré.

C’est le même son de cloche qu’a entonné Mme Aminata Touré. Pour elle, cette marche pacifique doit être refaite. «Il faut que Macky Sall libère les détenus politiques. Pour le cas de Sonko, il doit être libéré afin qu’il aille se faire soigner. Que le Préfet (de Dakar) sache qu’il doit désormais autoriser toutes les manifestations, car le Premier ministre est en train de parcourir le pays pour faire sa tournée. J’appelle la population à se mobiliser pour que le 25 février 2024, à midi, nous soyons libérés de ces personnes-là», a affirmé l’ex-Pm.

Faut-il le préciser, la marche, encadrée par la police, a vu la participation de plusieurs leaders politiques, portant des t-shirts et des bandeaux rouges avec la mention : «Non aux détentions arbitraires». «Des organisations signataires de la présente déclaration sont particulièrement préoccupées par l’arrestation et le placement sous mandat de dépôt de monsieur Aliou Sané, depuis le jeudi 5 octobre 2023», a soutenu Alassane Seck de la Lsdh. Pour lui, l’emprisonnement de Aliou Sané et toutes les charges que le procureur a retenues contre lui résultent de l’exercice d’un droit garanti par la Constitution du Sénégal et les conventions régionales et internationales des droits humains signées et ratifiées par l’Etat du Sénégal : le droit de réunion pacifique. A cet effet, M. Seck a déclaré : «Les organisations signataires exigent la libération immédiate et sans condition de monsieur Aliou Sané, et l’abandon de toutes les poursuites contre lui.»
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