Avec la marche prévue cet après-midi sur l’avenue Bourguiba, les journalistes, techniciens des médias et d’autres défenseurs des droits de l’Homme vont réclamer la libération de Pape Alé Niang, arrêté depuis le 6 novembre dernier.Par Justin GOMIS –

C’était une décision : le Préfet de Dakar a autorisé la marche de la Coordination des associations de presse (Cap), prévue ce vendredi, qui demande la levée des poursuites contre le directeur de publication du site d’informations Dakar Matin. Et l’itinéraire retenu est le suivant : rond-point de la Faculté des sciences et technologies de l’éducation et de la formation (Fastef), avenue Bourguiba, avec comme point de chute, le rond-point du Jet d’eau. Ce trajet a été choisi à la Place des Allées du Centenaire, où il est prévu aussi une marche d’une autre organisation.

Cette procession fait partie du plan d’actions de la Cap, qui exige la libération du journaliste Pape Alé Niang. Après la publication d’un édito commun et du mémorandum sur l’affaire, la Cap a tenu mercredi, un Conseil des médias à la Maison de la presse Babacar Touré. Agitant des foulards rouges, les journalistes, techniciens des médias et sympathisants de la cause crient : «Libérez PAN !»  Depuis le déclenchement des poursuites judiciaires contre l’ancien reporter de Sud Fm, les discours ont la même tonalité. Les acteurs, qui sont indignés par la tournure de ces évènements, réclament une mutualisation des forces pour gagner le combat. «Nous sommes aux côtés de la Coordination des associations de presse pour manifester notre soutien à Pape Alé Niang. La prison, ce n’est pas sa place», explique Sadibou Marong, directeur du bureau à Dakar de Reporters sans frontières (Rsf) pour l’Afrique subsaharienne. Pour lui, «l’arrestation du journaliste est une tache noire sur l’image du pays». Il invite l’Etat et les organisations médiatiques à établir des «consensus durables», en instaurant le dialogue pour aboutir «à la dépénalisation des délits de presse et à une plus grande responsabilisation des professionnels des médias».

Parlant au nom des journalistes, Momar Diongue demande la libération immédiate de PAN et la mobilisation des médias pour y arriver. «S’il n’est pas libéré jusqu’au 1er décembre, le Comité pour la protection des journalistes, basé aux Etats-Unis, va mettre le Sénégal sur une liste rouge de pays où la liberté de la presse est bafouée.»

Il faut savoir que Pape Alé Niang a été arrêté le dimanche 6 novembre dernier, puis a été placé sous mandat de dépôt pour diffusion d’informations militaires non autorisées par la hiérarchie, recel de documents administratifs et militaires et diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions publiques.
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