La Coordination des associations de presse a battu hier le macadam pour exiger la libération du journaliste Pape Alé Niang. Pour elle, cette arrestation est inacceptable dans un pays démocratique.Par Amadou MBODJI

Les voix s’élèvent pour un seul objectif : «Libérez Pan», «A bas le monstre» ! Ce sont les messages barrés sur les tee-shirts des journalistes et autres sympathisants qui ont marché hier pour exiger la libération de Pape Alé Niang. De l’ex-Ecole normale supérieure au rond-point Jet d’eau de la Sicap, les acteurs des médias, de la Société civile ont défilé pour défendre les acteurs de la presse, pilier fondamental de la démocratie. «Libérez Pape Alé», «Presse en danger», «Je suis Pape Alé Niang» fleurissent le long de l’avenue Bourguiba.

Après le Conseil des médias tenu mercredi à la Maison de la presse, à la suite de la publication d’un édito commun et d’un mémorandum sur l’affaire, la marche constitue la «première étape» de la lutte qui mène à la libération de Pape Alé Niang. «Nous sommes dans la première phase de la lutte. Nous n’excluons pas d’aller vers une deuxième et troisième phases. Nous ne souhaitons pas qu’on en arrive à ce stade. Nous souhaitons que Pape Alé Niang soit libéré le plus rapidement possible», indique en wolof Ibrahima Lissa Faye, président de l’Association de la presse en ligne, membre de la Coordination des associations de presse (Cap) qui mène le combat pour l’abandon des poursuites contre le directeur de Dakar Matin. Il dit : «La Coordination des associations de presse exige la libération immédiate et sans conditions de Pape Alé Niang, emprisonné dans l’exercice normal de ses fonctions de journaliste», ajoute le journaliste. Il rappelle qu’«au Sénégal, la liberté de presse n’est ni à négocier ni à marchander». «C’est en mettant un terme à cette fuite en avant dans l’agression permanente contre les libertés que les plus hautes autorités de ce pays aideraient à asseoir un new deal dans l’espace public», indique Ibrahima Lissa Faye.

Avec une forte mobilisation, les acteurs de la presse ont profité de l’occasion pour demander une unité de la corporation. «Il faut qu’on se soutienne. A chaque fois, on reçoit des menaces de mort, mais personne ne pourra nous empêcher de faire notre travail. Il faut qu’on soit unis comme un seul homme. Je suis Pape Alé, vous autres, vous êtes Pape Alé. Il n’y a pas de presse publique, il n’y a pas de presse privée. Soyons unis, les démons de la division, allez vous reposer. Laissez la presse se battre, laissez la presse s’unir autour de l’essentiel. Pape Alé mérite notre protection, nous le soutenons. Libérez-le vite et le plus rapidement possible», embraie Abass Sow de la Rts.

Il faut savoir que Pape Alé Niang a été arrêté le dimanche 6 novembre dernier, puis placé sous mandat de dépôt pour diffusion d’informations militaires non autorisées par la hiérarchie, recel de documents administratifs et militaires et diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions publiques.
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