Quatre ans après, la directive du président de la République concernant l’accès des artisans à la commande publique prend forme. Bénéficiant de 65,7% des marchés de la Direction du matériel et du transit administratif (Dtma) en 2017, les artisans doivent toutefois relever le défi de la qualité.
Quatre ans après la directive présidentielle sur l’accès des artisans locaux à la commande publique, des progrès sont notés. En 2014, ils avaient des parts de marché de 12,7%. Ces parts ont atteint 45,05% en 2016. Selon le directeur de Cabinet du ministre en charge du Budget, Mamadou Sarr, en 2017, la situation est nettement meilleure, puisque les parts de marché des artisans dans la commande nationale au niveau de la Direction du matériel et du transit administratif (Dmta) ont atteint 65,14%. Selon M. Sarr, les efforts conjoints des acteurs ont conduit la Dmta à attribuer cette année 40 lots de marchés publics aux artisans, équivalents à un montant total de 1 milliard 644 millions 767 mille francs Cfa sur une commande globale de 2 milliards 525 millions de francs Cfa.
Selon la Dmta qui procédait hier à la 3e journée annuelle d’évaluation de la directive présidentielle sur l’accès des artisans locaux à la commande nationale, ces marchés ont été partagés entre 31 entreprises évoluant dans le secteur du bois. Pour les autres, les niveaux d’implication des artisans diffèrent. «Les taux d’accès sont différents d’une filière à une autre. Si on prend le textile, on sait qu’ils sont à 79% d’accès à la commande publique. Pour la construction mécanique, on est à 47,9%», informe Saloum Ndiaye, coordonnateur du projet mobilier national. Il poursuit en expliquant que les directives présidentielles concernent quatre filières : le mobilier de bureau et d’appartement, le textile avec la confection de tenues civiles et militaires, les peaux et cuirs avec tout ce qui est matériel de cavalerie et le métal avec la construction de matériaux post-récolte.
Selon le ministre de la Formation professionnelle, de l’apprentissage et de l’artisanat, Mamadou Talla, les artisans doivent désormais relever le défi de la formalisation s’ils veulent accéder à la commande publique. «La formalisation va permettre à tout le monde d’accéder aux marchés. Un artisan qui ne se formalise pas n’a aucune chance d’accéder à la commande publique», explique M. Maguette Sène, directeur de la Dmta.
Le ministre invite ainsi les petites unités à se formaliser et se regrouper pour empêcher que les commandes ne restent entre les mains des plus grandes entreprises. Réceptacle de tous les jeunes déscolarisés ou en situation d’échec scolaire, le secteur de l’artisanat a aujourd’hui besoin de formation et d’équipements appropriés, souligne Mamadou Talla. «Le nouveau défi à relever, c’est celui de la qualité, de la finesse et du respect des délais de livraison. C’est de cela que nous devons discuter avec les artisans», relève M. Sène. Une position que partage également l’entrepreneur Pape Demba Fall. Le Thiessois qui a formalisé son entreprise en 2015, après une dizaine d’années d’existence, explique fièrement avoir déjà remporté 8 marchés.
Le Centre de formation des comptables-matières réceptionné
En marge de cette journée d’évaluation, les autorités ont procédé à l’inauguration du Centre de formation des comptables-matières. D’un coût de 322 millions de francs Cfa, le centre implanté dans l’enceinte de la Dmta aura pour objectif principal d’accompagner les acteurs de la comptabilité-matière à mieux maîtriser les nouveaux outils de gestion de la matière issue de la réforme de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).
mamewoury@lequotidien.sn
c’est une bonne chose que de développer le secteur de l’artisanat pourvoyeur d’emplois et de devises. toutefois pour valoriser ce secteur, il faut obligatoirement passer par sa formalisation condition sine quoi non pour augmenter sa contribution à l’économie du pays. C’est enfin une bonne initiative de la part du Président de la République qui a pu donner une directive visant l’accès des artisans à la commande publique