La Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc, bâtie sur une superficie de plus de 20 mille mètres carrés, a pour objectif de porter le nombre de ses ouvrages à 1 million d’exemplaires. Cette institution inaugurée en 2008 est un creuset de savoir qui accueille entre 500 et 800 visiteurs par jour et propose de nombreux services à ses visiteurs et adhérents, dont la gratuité de l’accès aux bouquets numériques.

Une phrase. Une toute petite phrase, celle lâchée par le Dr Brahim Ighlan devant un groupe de journalistes africains invités à couvrir la visite du Pape François, renseigne à suffisance sur l’importance de la Biblio­thèque nationale du Royaume du Maroc (Bnrm). Le chef de département des Activités culturelles de la Bnrm ne s’est en effet pas fait prier pour dire, lors d’une visite guidée de ces journalistes africains, que son institution détient «300 mille titres». «Et on a pour objectif d’atteindre prochainement le million de titres», indique Dr Ighlane. Qui précise que sa structure est visitée par trois catégories de personnes : «Les étudiants, les étudiants-chercheurs (Master et doctorat) et les professionnels, c’est-à-dire les fonctionnaires.» Des visiteurs et adhérents qui sont dénombrés entre 500 et 800 par jour. «Il y a toujours du monde ici», fait savoir le chef de département des Activités culturelles de la Bnrm, visitée hier par Mademoiselle Coumba Dabbakh Fall, une de ses tout nouveaux visiteurs.
Pressée d’aller acquérir des ouvrages dans ce centre du savoir et visiblement très surprise hier de rencontrer deux compatriotes journalistes, Made­moi­selle Fall n’a pu se priver d’informer qu’elle était étudiante en 4ème année à l’Institut d’agronomie et vétérinaire Hassan II de Rabat. Cette boursière de l’Etat du Sénégal et originaire de Guédiawaye, qui étudie au Royaume chérifien depuis 2015, a déclaré poser les pieds pour la première fois à la Brnm qui a à sa disposition, un centre de documentation.
La Bnrm est une institution immense située au centre de la capitale politique et administrative du Maroc, sur l’Avenue Ibn Batouta. La Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc occupe une superficie de 20 mille 832 mètres carrés. «Beaucoup d’activités se déroulent dans ce complexe culturel. Elle a été inaugurée en 2008. Donc, cette année coïncide avec le centième anniversaire de la première Bibliothèque construite en 1919», a expliqué Dr Brahim Ighlane, le chef de département des Activités culturelles de la Bnrm. Qui a annoncé que «cette institution (la Nouvelle Bibliothèque) est composée de salles d’archivage, d’espaces servant aux expositions, d’un auditorium où se tiennent des débats, ou sont parfois projetés des films, présentés des ouvrages et des conférences, des débats et des concerts de musique».

33 mille manuscrits et 7 780 albums de photos de l’époque du Protectorat français
Autre particularité de la Bnrm, qui emploie 180 agents, elle revendique un patrimoine de «33 mille manuscrits» dans une ville très chargée d’histoire comme Rabat, qui est depuis l’année 2012, classée au patrimoine mondial de l’humanité. «Ces manuscrits sont en latin, hébreu et arabe», renseignera encore le chef de département des Activités culturelles de la Brnm dont l’institution abrite aussi un Espace des collections spéciales. «C’est un fonds iconographique qui possède 7 780 albums de photos de l’époque du Protectorat français, de 1912 à 1956. Il y a aussi des cartes et des plans d’aménagement des villes du Maroc du temps du Protectorat français», indiquera le guide.
Pour la conservation des 33 mille manuscrits dont fait partie celui du célèbre géographe arabe du Moyen-Age, Ibn Battuta qui a séjourné entre autres, au Mali à la moitié du 14ème siècle, une tour de 9 étages a été réalisée alors que le sous-sol abrite le laboratoire numérique et de restauration de ces milliers d’œuvres.
Les locaux abritent également le Dépôt légal, ainsi que l’Espace des non et mal voyants. Mais Dr Brahim Ighlane n’a pu s’empêcher de présenter aux journalistes une carte du monde qui, dira-t-il, a été confectionnée par Chérif al Idrissi, un Marocain originaire de la ville de Fès, en 560, au VIème siècle après J.C.

Accès gratuit aux bouquets numériques pour les adhérents
La partie de la Bnrm dédiée au numérique est confiée à Mme Tilila Baida. Responsable de l’Espace de recherche bibliographique et numérique, cette dernière a tenu à souligner : «Cet espace sert à consulter les catalogues en ligne, à accéder à internet pour effectuer des recherches mais aussi à accéder à des bouquets électroniques auxquels on est abonné à savoir : chez Stock, Ebsco, Dalloz, Cairn (sic) et l’Harmathèque». L’institution va même jusqu’à offrir l’accès aux bouquets numériques à ses adhérents. «Normalement ces bouquets sont payants, mais ici on offre l’accès à tous les chercheurs qui ont accès à la Bibliothèque nationale. On a 5 accès à des ressources électroniques, pour le moment. Mais chaque bouquet contient un certain nombre d’ouvrages. Ici on a 80 mille ouvrages, là 5 mille, ici ce sont des codes de droit, pas des ouvrages. Et Ebsco, c’est une plateforme où il y a huit bibliothèques indépendantes dont chacune avec un thème différent. Quant à J Stor, normalement c’est qu’on appelle the freemium, c’est-à-dire que n’importe quel établissement peut y accéder, pas les particuliers. C’est gratuit pour les établissements et c’est une plateforme d’archivage pour les articles scientifiques», fait remarquer Mme Baida. Avant d’informer : «Dans cet espace numérique, nous avons une moyenne de 50 à 85 visiteurs par jour. Mais, il ne faut pas prendre en compte ces statistiques, parce que la plupart des gens, quand ils viennent, ils stockent les articles chez eux où ils se rendent pour y accéder. Ce qu’on prend en compte, c’est le nombre d’accès dans chacune des plateformes.»
La Bnrm a une mission de collecte, d’archivage et d’entretien (conservation, restauration), en particulier de tout ce qui se touche au patrimoine du Royaume chérifien mais également des activités de recherche et de diffusion de la culture grâce notamment à l’organisation régulière d’expositions ou de conférences à destination du grand public.
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