Massacre en Palestine : Macky Sall en appelle à la Ummah et aux Nations unies

Le président de la République Macky Sall appelle la Ummah islamique et les Nations unies à mettre fin à la «tragédie humaine» que vit actuellement la Palestine. Il s’exprimait hier en marge de la 11e session du Comité permanent de l’information et des affaires culturelles (Comiac).
La crise qui sévit actuellement en terre palestinienne ne laisse pas insensible le président de la République Macky Sall. Hier en marge de la 11ème session du Comité permanent de l’information et des affaires culturelles (Comiac), il a instamment appelé la Ummah islamique et les Nations unies à se mobiliser pour mettre fin à «cette tragédie humaine». M. Sall a notamment déclaré dans son discours : «Nous tenons ces assises dans un contexte d’émotions fortement exacerbées par la situation que vivent nos frères et sœurs palestiniens et des Rohingyas de Birmanie, pris dans l’étau infernal de la violence.» Le Président a réaffirmé «notre ferme attachement au droit légitime de nos frères et sœurs de Palestine à un Etat indépendant et souverain avec Al Qods al Sharif comme capitale, conformément aux résolutions pertinentes des Nations unies, y compris celles relatives au statut de Jérusalem». Ces fortes paroles du chef de l’Etat ont été prononcées 24 heures environ après le massacre de plus de 60 Palestiniens de Gaza par des militaires israéliens.
De nombreux observateurs se sont demandé ce qui a justifié ce long moment avant la réaction sénégalaise, au regard surtout des relations qui ont toujours existé entre le Sénégal et la Palestine. Ces mêmes observateurs ont noté que le chef de l’Etat n’a pas nommément condamné l’Etat hébreu et la manière dont il traitait les Palestiniens.
Dans son discours, le chef de l’Etat du Sénégal n’a pas également oublié d’avoir une pensée à l’endroit de tous les pays frères, meurtris par le fléau du terrorisme et de la guerre. «La Ummah ne peut être en paix quand un seul de ses membres sombre dans la guerre, que des vies humaines continuent d’être abrégées et des familles entières dévastées par le deuil et la souffrance. Nos consciences sont interpellées», dit-il.
Revenant par ailleurs sur le thème de la session «L’éducation et la culture comme vecteurs de paix et de développement, de rapprochement des peuples», le Président Macky Sall a mis un accent particulier sur le rôle important que jouent la culture et l’éducation. «L’éducation, en tant que source du savoir fécond avec l’islam, éclaire l’esprit du croyant et l’éloigne de l’ignorance et de l’obscurantisme. Dès le début de la révélation, le savoir a été érigé en obligation pour le musulman avant même d’être une nécessité sociale», a-t-il déclaré. Non sans rappeler que l’injection divine d’apprendre pour savoir est faite au prophète Mohammed (Psl) dans le tout 1er verset du Coran. A ses yeux, l’islam a toujours su allier le culte de Dieu, le libre arbitre et l’exercice de la raison. «Nombre de savants musulmans ont été à l’avant-garde dans l’enseignement des mathématiques, de la chimie, de la physique, de la médecine, de la philosophie, des arts et des lettres. Et contrairement aux idées reçues, les femmes ont aussi joué un rôle actif dans l’éducation et la diffusion du savoir dès les premières heures de l’islam», assure-t-il.
L’islam, religion du juste milieu, exalte la modération, le respect du prochain et la coexistence pacifique des peuples. Ce qui fait dire à M. Sall que face au radicalisme et contre toutes les dérives islamophobes, leur défi aujourd’hui, c’est de revitaliser cette image de l’islam. Egalement qu’on doit investir davantage dans l’éducation, la formation et l’emploi des jeunes qui, pour le rappeler, constituent, selon lui, la cible privilégiée «des mystificateurs et des manipulateurs de conscience». Il appelle à ce propos les pays membres de l’Oci à soutenir les programmes de l’organisation en matière d’éducation et d’échange dans le domaine de l’enseignement supérieur, de la recherche et de la formation professionnelle. La quête du savoir par l’éducation et la culture, comme facteur de rapprochement des peuples, «est une œuvre de longue haleine. Cela doit nous motiver davantage à persévérer dans l’effort pour réaliser nos idéaux communs».
mfkebe@lequotidien.sn