Le Collectif pour la défense des intérêts du Bossea met à profit la visite du chef de l’Etat dans le Nord, pour lancer une alerte sur des cas de spoliation foncière et le manque d’information autour de l’exploitation des phosphates de Thilogne.
Par Djiby DEM – Dans une déclaration qui nous est parvenue, le collectif informe et sollicite auprès du Président de la République, des solutions «fortes aux problèmes de plus en plus prégnants dans le Bossea». Des problèmes liés notamment au foncier et à l’exploitation des phosphates de Thilogne. Dans sa déclaration, le collectif évoque son ancrage dans la lutte pour une citoyenneté responsable et désintéressée. «Cette posture nous a valu d’énormes sacrifices et le renoncement à la gestion de carrière individuelle», lit-on dans la note. Ainsi, ces hommes et femmes qui s’érigent en défenseurs des intérêts de leurs localités informent et à sollicitent auprès du président Sall, des «solutions fortes aux problèmes de plus en plus prégnants dans le Bossea et qui, s’ils ne sont pas résolus, pourraient conduire le terroir vers des lendemains incertains».
Le collectif dénonce avec la dernière énergie, ce qu’il considère comme de la boulimie foncière indicible. «Depuis quelques années, nous assistons à des spoliations foncières tous azimuts dans le Bossea où comble de malheur, ce sont les élus qui étaient censés défendre les populations, qui les dépouillent suivant une boulimie indescriptible sous le fallacieux prétexte du devoir de valorisation ou parfois par l’achat à de vils prix», indique la déclaration.
Ainsi, des populations durement éprouvées par les aléas de la vie se voient dépouillées des rares biens qui leur restaient. Naturellement, elles attendent du chef de l’Etat, des décisions fermes pour que leurs biens soient préservés.
L’autre pomme de discorde dans le Bossea, écrit toujours le collectif, reste la nébuleuse affaire des phosphates de Thilogne, appelées également phosphates du Bossea.
Le collectif dit avoir alerté en son temps sur l’opacité qui entourait cette affaire, notamment «la superficie concernée, les villages impactés, l’impact écologique, sanitaire et économique sur des populations majoritairement agro pastorales». Cependant, le mystère demeure toujours.
Toutefois, le collectif pour la défense des intérêts du Bossea précise : «Nous voulons bien que nos terres soient valorisées mais jamais bradées à de vils prix.» Aussi, souhaite-t-il, dans «le respect de leurs droits et de leur dignité».
Appelant le président de la République, Macky Sall, à agir et vite, les membres de ce collectif préviennent que leurs terres sont leurs seuls biens qu’ils considèrent précieux. «Nous y tenons comme à la prunelle de nos yeux», conclut la note.