Le vote du budget de la mairie de Thilogne est annoncé finalement pour demain. Le Quotidien a appris que c’est le chef de l’Etat qui a enjoint aux deux tendances de l’Apr, celle de Youssouph Dia dit «Sidy Kawory» et celle de Sidy Ben Oumar Kane, de taire leurs querelles. Le maire dit être prêt à se soumettre à une fouille de l’Ige, mais à condition que ce soit autant pour ses prédécesseurs.

Après moult convocations, c’est finalement ce jeudi que le conseil se réunira encore pour sans doute cette fois-ci valider le budget 2017 de la ville de Thilogne. En effet, il se dit qu’il a fallu l’intervention du président de la République et président de l’Apr qui a sifflé la fin de la récréation. Etant entendu que ce blocage découle d’une guerre de tendances dans le parti au pouvoir. Macky Sall aurait donc appelé certains des dissidents pour les sommer de voter le budget. Même s’il pourrait y avoir des voix discordantes, les concernés, eux, ne devraient pas ignorer cette injonction du chef de l’Etat. Si Youssouph Dia accuse Sidy Ben Omar Kane de courir derrière un «prétendu» poste de coordonnateur de l’Apr, l’intéressé, quant à lui, fait valoir l’argument de la «mauvaise gestion» de la mairie. En décembre dernier, un collectif de 25 conseillers avait refusé de voter ce budget, estimant que M. Dia est «incapable de leur présenter le bilan administratif financier de l’année 2016». Pour prouver que sa gestion est «saine», le maire de Thilogne dit être prêt à recevoir l’Inspection générale d’Etat (Ige) pour un audit. Seulement, souligne-t-il, il faudra aussi fouiller «tous les maires» qui l’ont précédé, depuis 1996, date de la création de la commune.
Dans cette guerre sans merci, le mouvement And doolel Khalifa (Adk) de Thilogne entre dans la danse. Les soutiens du maire de Dakar déplorent ces querelles inter-Apéristes qui se répercutent sur le fonctionnement du Conseil municipal. A travers une note, Daouda Mbow et Cie condamnent «cet acte ignoble qui a fini de mettre à genou une commune qui cherche à se redresser après des soubresauts d’une délégation spéciale de 5 ans (2009-2014)». Pour eux, Thilogne est «pris en otage» par des leaders de l’Apr qui «ne sont mus que par leurs intérêts crypto personnels».
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