L’ancien basketteur international sénégalais, Mathieu Faye, a fait part à l’Aps de sa «grande fierté» après sa nomination début avril au Temple de la renommée (Hall of Fame) de la Fédération internationale de basket (Fiba).
«Un sentiment de fierté, un honneur et un plaisir, c’est une nomination qui récompense ma carrière, ce que nous avons eu à gagner pour le Sénégal en Afrique et en France», a réagi le basketteur formé à la Jeanne d’Arc de Dakar, trois fois champion d’Afrique avec le Sénégal (1972, 1978 et 1980).
Cette nomination au Hall of Fame de la Fiba représente «aussi une récompense pour le basket sénégalais qui a dominé le continent à une certaine époque», a souligné Mathieu Faye. «C’est aussi une récompense pour toutes les personnes qui nous ont accompagnés pour gagner ces titres, notamment nos entraîneurs, Mama­dou Sow, Alioune Diop et Busnel Diagne, mes coéquipiers aussi, Oumar Dia Adidas 1, Joseph Lopez, Aimé Toupane et toute cette génération de basketteurs de la Jeanne d’Arc», a-t-il dit.
«Il est vrai que c’est la Fiba qui m’a nommé, mais il reste constant que c’est une récompense pour le basket sénégalais, même si on dit souvent que nul n’est prophète chez soi», a ajouté l’ancien international, rappelant avoir également gagné avec le Sénégal une médaille d’Or aux Jeux Afri­cains.
Interrogé sur la difficulté du basket local à faire émerger un meneur de dimension internationale depuis quelques années, il a suggéré le retour aux fondamentaux de la discipline. «On constate effectivement un manque de meneurs de jeu dans le basket sénégalais, mais c’est dû à la politique de ‘tout pour les grands’ de ces 20 ou 30 dernières années», estime Faye, qui a joué à Limoges (France), après la Jeanne d’Arc de Dakar. «Les Américains et les Européens, quand ils venaient au Sénégal, c’était à la recherche des grands, tant et si bien que par réflexe, ceux qui s’occupaient du basket ont négligé la formation du basketteur à la base», a-t-il expliqué.
Mathieu Faye préconise la maîtrise dans un premier temps des fondamentaux pour tous les basketteurs, avant qu’ils ne soient emmenés à faire des choix. «Nos formateurs doivent s’intéresser à la formation de basketteurs maîtrisant la technique, qu’ils soient grands ou petits», insiste-t-il, soulignant que ce sont les aptitudes qui feront la différence.
«Nous devons former les joueurs all around player (des joueurs pouvant évoluer à tous les postes)», a ajouté Mathieu Faye, estimant qu’en plus de la formation, «il faut multiplier les compétitions». «Il n’y a que le jeu qui fait progresser», a-t-il retenu. L’ancien international de basket rappelle que quand il jouait au Sénégal, il a eu l’opportunité de rencontrer tous les types de basket.
Aps