Mbaye Sarr, Secrétaire général du Sadef, sur la crise scolaire : «Il faudrait qu’on dépasse la situation»

Par Amadou MBODJI
– Le Syndicat autonome pour le développement de l’éducation et de la formation (Sadef) espère une issue heureuse de la rencontre que l’Etat et les syndicalistes tiennent aujourd’hui. «Il faudrait qu’on dépasse la situation. Parce que si on dit que c’est la rencontre de la dernière chance, si on n’arrive pas à trouver un accord, cela veut dire que nous irons vers une impasse. Et l’impasse risque d’être préjudiciable à l’Ecole et aux élèves. C’est pourquoi nous souhaitons que cette rencontre soit la bonne devant permettre de dépasser la situation avec un accord concluant», soutient Mbaye Sarr, Secrétaire général national du Sadef. «L’Etat ne nous pas conviés bien vrai que notre préavis de grève court toujours. Hier (mardi) on nous a fait un clin d’œil à ce niveau. Même ce matin (mercredi), mais de manière informelle. Et c’est pourquoi nous maintenons la cadence. Ce sont quelques autorités qui nous parlent mais de manière informelle», poursuit le syndicaliste, qui attend beaucoup de la rencontre entre le G7 et les autorités.
Pour l’instant, Mbaye Sarr, qui a bouclé hier son 10ème plan d’actions avec une grève générale entamée mardi, juge «insuffisants», à l’instar de ses autres collègues enseignants, les 90 milliards F promis par l’Etat pour prendre en charge les préoccupations des enseignants. «Cela ne règle pas le problème», souligne le syndicaliste, qui soutient que le déclenchement du 11ème plan d’actions «reste suspendu à la rencontre d’aujourd’hui avec les syndicalistes». «Tout dépend. La rencontre de la dernière fois nous a laissés entièrement sur notre faim. Parce qu’elle n’a pas pu régler la question comme les enseignants l’espéraient. Parce que quand nous partons en grève, c’est pour régler la question de l’équité en corrigeant les iniquités et les disparités contenues dans le traitement des salaires des enseignants. Il n’est pas question de sortir de cette rencontre en conservant au sein des enseignants mêmes des disparités qui demain seront des iniquités et qui après vont produire des injustices», prévient Mbaye Sarr. Il ajoute : «on n’est pas partis en grève seulement pour la question de la rémunération, parce que nous voulons également que l’injustice que les enseignants décisionnaires subissent disparaisse par rapport à leur statut. Nous voulons que les enseignants, qui servent dans les Cases des tout-petits comme directeur et directrice, obtiennent leur indemnité de sujétion comme c’est le cas des autres du préscolaire à l’élémentaire ou du secondaire», avance M. Sarr, qui soutient par ailleurs que «parce que dans les Cases des tout-petits, les directeurs et les directrices qui y sont n’ont jamais été rémunérés. Ça également c’est une injustice tout comme les enseignants qui servent dans les écoles franco-arabes. L’Etat leur doit une indemnité par rapport au travail qu’ils sont en train d’abattre. Ce sont des questions pour lesquelles nous voudrons des solutions».
ambodji@lequotidien.sn