Le gouvernement va poursuivre les opérations de retrait des enfants de la rue en mettant davantage de moyens financiers pour réussir ce pari. Depuis la survenue de la pandémie, 5 333 d’entre eux ont été retirés de cet impitoyable univers qui n’est pas le leur.
Malgré les efforts, ils sont toujours très visibles dans les rues des grandes villes. Les opérations de retrait des enfants de la rue entamées par le gouvernement lors de la pandémie du Covid-19 vont se poursuivre. En termes de chiffres, les résultats semblent assez satisfaisants même si le problème va persister pendant encore longtemps. «Il s’agissait non seulement de retirer tous les enfants de la rue dans le cadre du Covid-19, mais également de favoriser leur retour en famille, et au-delà leur réinsertion. Aujourd’hui, au moins 5 333 enfants sont retirés de la rue. La majeur partie est retournée en famille et les opérations se poursuivent», révèle Mame Gor Diouf, secrétaire général du ministère de la Femme.
Ce plan qui se poursuit sera beaucoup plus ambitieux avec une augmentation très substantielle des moyens financiers. «Aujourd’hui plus que jamais, il s’agit de lancer un appel d’abord aux parents, aux familles et aux communautés à se joindre au gouvernement pour continuer les opérations et retirer tous les enfants de la rue. D’ailleurs dans le cadre du Pap 2, il a été inscrit un vaste programme de retrait, de retour et de réinsertion des enfants avec un budget prévisionnel de 15 milliards. Ce programme sera élaboré avec tous les acteurs pour poursuivre les opérations», annonce-t-il.
Ces efforts sont dissouts dans la politique de protection de la petite enfance, qui fait partie intégrante du Projet investir dans le développement humain au Sénégal, logé au ministère de la Famille, d’une durée de cinq ans (2019-2024) pour un budget global de 42 milliards de francs Cfa. Selon lui, ce projet vient consolider les efforts de l’Etat pour le développement intégré de la petite enfance pour assurer la préscolarisation universelle. «C’est un projet important dans sa dynamique parce qu’au-delà du ministère de tutelle, il engage tous les ministères clés qui interviennent en faveur de la petite enfance», déclare M. Diouf.
Ce projet va assurer l’enregistrement à l’état civil de tous les enfants bénéficiaires du projet au niveau des 7 régions d’intervention, leur préscolarisation. En plus, il va leur garantir l’accès à des soins et une nutrition nécessaires pour leur développement. Ce sont des investissements pour préparer le capital humain. A en croire Mame Gor Diouf, le Sénégal figure à la 162ème place mondiale dans l‘Indice de développement humain, plus de 37% d’enfants en âge d’aller à l’école n’y sont pas et le tiers seulement des enfants est déclaré à la naissance. En clair, les enjeux sont colossaux. «Dans le domaine de la stimulation par rapport à la croissance, plus de 900 mille enfants vont bénéficier des prestations du projet. Dans le domaine de l’éducation préscolaire, au moins 206 mille enfants vont bénéficier des prestations du projet à travers la construction de daraas modernes, la construction de classes préscolaires au niveau des écoles élémentaires, mais également la construction d’autres d’infrastructures de développement de la petite enfance. Il faut noter aussi que 200 mille enfants seront enregistrés à l’état civil dans le cadre de ce projet», promet le secrétaire général du ministère de la Femme, de la famille et de la protection de l’enfance.