Le phénomène des enfants de la rue reste une réalité alors que les autorités essaient de les sortir de cette situation qui les prive d’un présent et d’un avenir tranquilles. Depuis le lancement de l’opération de retrait, 6 500 mômes ont été retirés, dont 90% sont rentrés chez eux, selon le ministère de la Femme.Par Alioune Badara CISS(Correspondant)
– Le gouvernement reste déterminé à poursuivre les opérations de retrait des enfants de la rue. Le secrétaire général du ministre de la Femme, de la famille, du genre et de la protection des enfants a donné hier à Saly, lors de l’ouverture de l’atelier sur le Projet «Investir dans les premières années pour le développement humain au Sénégal», les résultats obtenus : Au total, 6 500 enfants ont été retirés de la rue dont 90% sont retournés en famille. Malgré ces résultats «palpables», le phénomène des talibés, déguenillés et mendiant, fait partie du décor des grandes agglomérations sénégalaises. Ce n’est pas synonyme d’abandon, tentent de rassurer les autorités qui annoncent que l’Etat est dans une dynamique irréversible et constante de protection des enfants, surtout ceux en situation de rue. «Vous avez noté les efforts considérables sous l’égide du ministre de la Femme, de la famille, du genre et de la protection des enfants. Les opérations se poursuivent dans une dynamique multisectorielle et les actions menées depuis lors ont permis de retirer de la rue 6 500 enfants ; donc 90% sont retournés en famille», souligne Mame Gor Diouf. Il rappelle que le gouvernement a mis en place le Programme national de retrait et de réinsertion socioéconomique des enfants retirés de la rue. Il travaillerait pour que ces mômes soient mis à l’abri, sécurisés auprès de leur famille, pour qu’ils puissent trouver dans leurs territoires respectifs un cadre adéquat d’apprentissage, d’éducation et de formation. «Dans cette dynamique, Mme le ministre vient de dérouler dans les régions de Dakar, Kaffrine, Fatick et Matam de vastes opérations d’appui en denrées alimentaires, en produits d’hygiène et financier à l’endroit des daaras, mais surtout de ceux qui développent des pratiques éducatives respectueuses des intérêts de l’enfant. Donc au-delà des opérations de retrait, nous avons reçu des instructions afin d’appuyer les daraas modèles qui, conformément aux préceptes de l’islam et aux enseignements de nos guides religieux, sont restés fidèles à l’éducation des enfants», se réjouit Mame Gor Diouf. En dépit de la mendicité qui persiste, le gouvernement «est sur la bonne voie, car la dernière évaluation dans le cadre de la Semaine nationale de l’enfant, faite avec tous les acteurs, a salué cette opération. Et mieux, les enfants ont recommandé au gouvernement de poursuivre ces opérations afin d’atteindre l’objectif qui est de zéro enfant dans la rue».
Aujourd’hui, le Projet «Investir dans les premières années pour le développement humain au Sénégal» (Pipadhs) pourrait offrir une nouvelle alternative aux chérubins. Financé par la Banque mondiale pour un montant de 42 milliards sur une période de 5 ans, il vise à offrir aux enfants, surtout aux tout-petits, des services d’éducation de qualité dès le préscolaire. Au moins, 207 mille seraient enrôlés au niveau de 33 structures d’éducation préscolaire, des Cases des tout-petits, des classes préparatoires à l’élémentaire.
Il faut noter que ce projet vise à renforcer la santé des tout-petits en termes de nutrition et des stimulations précoces et plus de 9 700 enfants seront enrôlés. Il va également promouvoir la protection des enfants pour assurer l’accès au moins à 6 000 d’entre eux à l’enregistrement dès la naissance. Ce projet, qui va construire 33 structures scolaires avant la fin de cette année, va mobiliser et toucher 2 millions d’adultes autour de lui. Il se déroulera au niveau des 7 régions d’intervention du projet, à savoir Diourbel, Kaffrine, Fatick, Kaolack, Kolda, Matam et Tambacounda.
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