Après la tenue de la Conférence mondiale de «Publiez ce que vous payez» en 2019 à Dakar, le Sénégal a abrité, depuis la semaine dernière à Saly, la 8ème Conférence Afrique du réseau mondial «Publiez ce que vous payez». Cette rencontre, qui a enregistré la participation de 250 participants, a porté sur le thème de la transition énergétique en Afrique.Par Alioune Badara CISS – Correspondant

Selon les organisateurs, la Société civile africaine à son mot à dire. D’ailleurs, Docteur Papa Fara Diallo, président de la coalition sénégalaise «Publiez ce que vous payez», n’a pas manqué de livrer les objectifs de cette 8ème Conférence Afrique du réseau mondial. «Nous avons aussi à faire passer un message pour une transition énergétique juste et équitable. C’est ça l’objectif de cette rencontre. Et au-delà des échanges sur les messages-clés de la Société civile africaine et de la coalition «Publiez ce que vous payez» en Afrique sur la transition énergétique, on va en profiter pour discuter de la gouvernance de la coalition africaine, notamment le Comité de pilotage Afrique qui va renouveler ses membres, et c’est en fait l’objet de cette rencontre», a déclaré Dr Pape Fara Diallo.

Lors de cette rencontre, les acteurs ont aussi identifié clairement la position de la Société civile africaine, à travers la coalition «Publiez ce que vous payez», sur la transition énergétique. «L’Afrique est le continent qui pollue le moins. Je crois que c’est moins de 30% de taux de pollution du continent africain. Donc, ceux qui polluent le plus doivent payer plus en termes de stratégie, de mitigation des impacts des changements climatiques. Donc, nous sommes d’accord pour une transition énergétique. Le Sénégal a déjà entamé un mix énergétique, on est déjà à plus de 30% de l’objectif, et d’ici 2030, c’est d’aller vers 50%. Comment allier les énergies renouvelables et les énergies fossiles en tant que pays en voie de développement. Nous ne pouvons pas avoir des ressources plus stratégiques que le gaz et le pétrole et décider de ne pas les exploiter. Nous allons exploiter ces ressources, mais aussi essayer de voir dans quelle mesure on peut prendre certains revenus que ces ressources vont générer pour financer notre transition énergétique», a suggéré le président de la section sénégalaise de «Publiez ce que vous payez».

A l’en croire, l’Afrique doit aller vers une transition progressive maîtrisée, mais juste et équitable. «Parce qu’on ne peut pas se sevrer de ces ressources-là alors qu’on a des impératifs de développement. Nous sentons les impacts des changements climatiques, nous les vivons et d’ailleurs, c’est l’Afrique qui les ressent le plus. Donc la transition énergétique, c’est un processus qui est inexorable, un processus que nous devons maîtriser, un processus qui doit tenir compte des intérêts des Etats africains. C’est ça vraiment les messages forts qu’on veut lancer à partir de cette conférence-là», a renseigné Dr Diallo.

Par ailleurs, il a invité aussi au respect de la protection de la couche d’ozone, avant de déplorer qu’il y a beaucoup d’entreprises qui ne respectent pas la protection de l’environnement alors que cela constitue un défi majeur pour le secteur extractif. «J’ai l’habitude de dire que l’environnement, c’est un peu le parent pauvre de la gouvernance du secteur extractif. Je suis heureux de savoir que le projet de révision du Code de l’environnement de 2001 est déjà sur la table de l’Assemblée nationale et que nous avons contribué pour que ce Code environnement reflète les intérêts de l’Etat du Sénégal et des communautés qui vivent les impacts des industries extractives, et que les compagnies seront obligées maintenant de se conformer aux exigences environnementales dans le cadre de leur exploitation des ressources. La Société civile sénégalaise, particulièrement la coalition «Publiez ce que vous payez», a fait de cette question environnementale un point d’honneur dans son combat pour une gouvernance transparente et durable des ressources extractives au Sénégal.»
«Publiez ce que vous payez» est un réseau mondial d’organisation de la Société civile qui existe dans plus de 54 pays. C’était le slogan d’une campagne mondiale que la Société civile avait lancée en Afrique du Sud en 2002. Il avait pour objectif de demander aux compagnies pétrolières, minières et gazières de publier ce qu’elle paie aux Etats afin que les populations qui sont propriétaires des ressources puissent tirer profit de ces revenus-là.
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