Les océans sont agressés et cela limite leurs capacités à fournir les services écosystémiques dont l’être humain a besoin. Pour éviter que cette situation empire, la 10ème édition du Forum régional du partenariat régional pour la Conservation de la zone côtière et marine (Prcm), ouverte depuis hier à Saly, se penche sur la question.

Par Alioune Badara CISS – Il y a quelque 300 participants venus de 37 pays au 10ème Forum régional du partenariat régional pour la Conservation de la zone côtière et marine (Prcm). Que faire face aux menaces qui pèsent sur les mers ? Le thème de cette édition : «La santé des océans, un enjeu de développement durable des pays du littoral ouest-africain», montre les urgences de l’heure dans un contexte de réchauffement climatique. Alors que les océans sont importants. Selon Ibrahima Thiam, le président du conseil d’administration du Prcm, les retombées des zones marines et côtières ouest-africaines représentent, pour les pays côtiers, 56% du Pib. «Depuis son lancement en 2004, la préoccupation majeure du forum est de réunir les spécialistes de haut niveau pour débattre et encourager des initiatives sous-régionales et nationales dans le domaine de la gestion des milieux fragiles que sont les écosystèmes côtiers et marins et renforcer le niveau d’engagement des parties prenantes dans la conservation de la biodiversité», déclare M. Thiam en présence de Abdou Karim Sall, qui a présidé la rencontre.
En écho, le ministre de l’Environnement et du développement durable a rappelé que ces Assises régionales consacrées à la santé des océans et à la préservation de notre littoral commun ouest-africain, témoignent d’une conscience environnementale élevée de nos Etats, des communautés et de nos partenaires. «La pollution, la surpêche, la destruction des habitats et l’acidification, entre autres, sont autant de menaces qui affectent la santé des océans et diminuent leurs capacités d’atténuation des effets du changement climatique, qui mettent en péril la sécurité alimentaire et l’économie des populations côtières. C’est dire qu’en Afrique de l’Ouest, la question de la santé des océans retient bien notre attention. A cet effet, tous les acteurs de l’espace du Prcm (Mauritanie, Sénégal, Gambie, Guinée-Bissau, Cap-Vert, Guinée et Sierra Leone) doivent être conscientisés sur les valeurs des écosystèmes océaniques et leur biodiversité, afin de les amener à convenir d’une vision commune pour leur gestion durable», conseille Abdou Karim Sall.
Pour lui, il est «plus que nécessaire de créer un observatoire national chargé du littoral». «Nous travaillons sur ce qu’on appelle la loi sur le littoral, un projet important. Les façades est et ouest de Dakar sont complètement agressées et abîmées. Donc, il va falloir mener des actions urgentes et idoines pour que nous puissions lutter, non seulement contre l’avancée de la mer, mais aussi contre la pollution de manière générale, qui agresse nos océans et nos mers», a-t-il dit. Autant les débats porteront sur les constructions d’infrastructures, autant les sujets liés au développement des activités d’exploration et d’exploitation du pétrole et du gaz le long du bassin côtier, qui peuvent avoir un impact important sur les communautés et leurs activités, feront l’objet de discussions lors du forum.
Le ministre de l’Environnement espère que ce forum amènera la communauté ouest-africaine et ses partenaires vers une cogestion de la côte et des océans. Cela permettra la mise en place «d’un instrument international juridiquement contraignant sur la pollution plastique».
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