Le secrétaire général du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) serait-il dans l’œil du cyclone ? Affecté à Fatick, Me Aya Boun Malick Diop est accusé d’avoir abandonné son poste même si aucune accusation formelle n’a été établie publiquement. «Le débat, ce n’est pas de dire telle personne travaille, telle autre ne travaille pas. Le débat se situe à comment ils vont faire pour satisfaire nos revendications. Me Diop est un secrétaire général, nous le soutenons. Le Sytjust, ce n’est pas seulement Aya Boun Malick Diop. Si aujourd’hui ils le sanctionnaient, nous maintenons le mouvement et nous irons en grève. Tout le monde sera déterminé plus que jamais», prévient Me Daouda Sène, greffier au Tribunal d’instance de Mbour et responsable de la section locale du Sytjust, qui paralyse le système judiciaire.
Comme partout, le Tribunal d’instance de Mbour était à l’arrêt à cause de la grève de 72h décrétée hier par le Sytjust. En apparence, rien ne semble altérer la détermination du Ben du syndicat qui était dans cette ville pour revigorer les travailleurs en grève depuis plus d’un mois. «C’est notre façon de poursuivre le combat de la vérité pour ne pas subir les dommages du ministre de la Justice», accuse le syndicat qui reste dans la continuité de sa plateforme et son «bras de fer» contre le ministre de la Justice qui ne veut «pas mettre en œuvre les réformes qu’il a bien trouvées en place clé en main». Selon Me Daouda Sène, greffier au Tribunal d’instance de Mbour, responsable de la cellule du Sytjust à Mbour, «Me Malick Sall s’est contre toute attente orienté vers la persuasion du gouvernement et du président de la République à remettre en cause les acquis des travailleurs de la justice portés par des décrets dûment signés après avoir satisfait tous les préalables techniques requis». Sans langue de bois, il indexe le cabinet ministériel : «Cette démarche punitive est une aubaine pour les faucons du ministère de la Justice qui ont incité le ministre vers le prolongement de la crise jusqu’à l’enlisement.» Me Daouda Sène a du mal à comprendre la «position» du patron de la Chancellerie : «Les arguments développés par le ministre de la Justice et sa garde prétorienne pour la régression des travailleurs sont loin d’être pertinents, contrairement à ceux avancés par ses deux prédécesseurs qui avaient fait le noble choix de rendre justice aux hommes et aux femmes qui assurent le bon fonctionnement du service public de la justice.»
Malgré la durée du mouvement d’humeur, les travailleurs de la justice ne comptent pas céder et restent par contre ouverts au dialogue. Il dit : «Le Sytjust compte poursuivre le combat, mais on ne ferme pas la porte aux négociations, car nous sommes dans les dispositions de rencontrer le gouvernement pour discuter de nos revendications.»