Après la mort de Mamadou Top Thiombane, décédé à la suite de coups de coupe-coupe reçus du Kankourang, le président du «Leul» de Santessou et un accompagnant du totem ont été déférés au Parquet de Thiès. Mais, l’identification du Kankourang retarde la procédure.

A Mbour, le Parquet fait face à un casse-tête : comment identifier le Kankourang, qui serait à l’origine du décès du jeune Mamadou Top Thiombane. Après l’enquête de la police de Mbour, Mamadou Keïta dit Pape Konaté, président de la cellule de Santessou et trésorier de la collectivité mandingue et de Khadim Mbour, un accompagnant identifié du Kankourang, ont été arrêtés mardi sur instruction du procureur et déférés  au niveau du Parquet de Thiès. Après le premier face-à-face avec le patron du ministère public, ils ont subi un retour de Parquet. Hier, ils ont passé la nuit au Commissariat central de police de Thiès. Ce jeudi, leur avenir pourrait être scellé. Mais, l’identification du Kankourang reste une véritable préoccupation pour essayer d’élucider cette af­faire, qui a plongé la ville de Mbour dans l’émoi.
En attendant, le bureau de la Collectivité mandingue a tenu hier une réunion d’urgence pour statuer sur la conduite à tenir. Pour éviter toute dérive, les responsables de la collectivité mandingue ont pris des mesures conservatoires en interdisant cette semaine  la sortie nocturne du Kankourang. Ces derniers craignent des débordements ou infiltrations qui pourraient em­pirer la situation déjà morose. Quid de la sortie du Kankourang le dimanche prochain ? Les responsables de la collectivité mandingue ont également pris des mesures et comptent faire dans la prévention et dans la sensibilisation pour éviter d’éventuels débordements. Selon eux, ils comptent profiter de ces moments pour se réconcilier avec eux- mêmes mais aussi avec les populations et les autorités en organisant un carnaval accompagné du Diambadong out tout le monde pourrait se retrou­ver  plutôt que de se pencher sur le Kankourang.
Il faut rappeler que Mamadou Top Thiombane, un jeune de 17 ans, habitant le quartier Santessou, a été tabassé par les accompagnateurs du Kankou­rang. Il a été ensuite brutalement violenté par le Kankourang, qui lui a occasionné plusieurs blessures suite à de violents coups de coupe-coupe. Le jeune garçon, ayant perdu beaucoup de sang, a finalement rendu l’âme à cause d’une hémorragie contre laquelle il a essayé de lutter pendant 72h. Atterrée par cette violence, la famille de la victime a porté plainte au niveau du commissariat urbain de Mbour. Après cet acte, les accompagnateurs du Kankou­rang en furie ont saccagé la clinique de El Hadji Gningue Samb, située au quartier Darou Salam de Mbour. Ces deux évènements ont finalement plongé les populations dans la peur alors qu’elles étaient enthousiasmées par cette manifestation culturelle.
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