Plus de 20 jours après les violentes manifestations, la plateforme Jammi rewmi a fait l’évaluation de ces évènements. Si cette organisation de la société civile a salué le vent d’apaisement qui a soufflé avec la libération des «détenus politiques», elle craint cependant que les prochaines élections ravivent la tension.
Après les événements douloureux survenus au Sénégal et ayant occasionné la mort d’au moins 13 personnes, la plateforme Jammi rewmi a convié ce week-end, à Saly, ses membres pour faire l’évaluation de la situation. Selon son porte-parole Cheikh Omar Sy, ce regroupement de la société civile a joué un «rôle important» dans la médiation entre les différents acteurs de l’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr. «Nous ne voulons pas seulement que les événements soient ponctuels et qu’on passe à autre chose. Nous avons décidé de faire une introspection de la société civile, mais aussi de voir, du point de vue économique et social, les conséquences de ce qui s’est passé entre le 3 et le 5 mars, mais aussi de dégager les perspectives», a-t-il souligné. Jammi rewmi, qui a constaté une communication «très violente» sur les réseaux sociaux, entend discuter avec les jeunes, mais aussi échanger avec la presse qui a «un rôle important à jouer pour l’apaisement de l’espace public». La plateforme salue la libération des acteurs politiques arrêtés, mais rappelle que le Sénégal est un «pays de droit et que la justice doit faire son travail de manière indépendante». Selon M. Sy, «quand l’opposition demande à faire une marche, qu’elle le fasse dans le respect». Il annonce que la plateforme va transmettre ses recommandations au président de la République à qui «il revient de prendre certaines décisions».
Après avoir rappelé tous les acteurs à la «retenue», à la «responsabilité» et que «le Sénégal est un et indivisible», Jammi rewmi considère qu’il est plus que jamais nécessaire de consolider l’apaisement du climat sociopolitique. «Nous avons une accalmie, mais cela ne signifie pas que c’est la fin. C’est à ce moment-là précis que nous devons discuter avec les acteurs pour trouver les meilleures formes de collaboration entre le pouvoir et l’opposition pour que les élections se passent dans les règles de l’art», a indiqué la plateforme qui craint que les prochaines élections locales, législatives et présidentielle soient «source de tension». C’est pourquoi Jammi rewmi souhaite que les élections locales se tiennent dans les délais.