Le Sénégal a adopté la planification familiale comme stratégie efficace pour lutter contre la mortalité maternelle et néonatale. Actuellement, il est à un taux de prévalence contraceptive de 27% et compte atteindre 46% en 2026. Cependant, certains écueils se dressent sur leur chemin et pour les surmonter, les acteurs de la santé sont à Saly pour partager les stratégies développées en matière de planification familiale, en vue de diversifier l’offre de service pour la demande mais aussi la disponibilité des produits contraceptifs.Par Alioune Badara CISS

– La population sénégalaise estimée à 16, 7 millions en 2020, va atteindre 22,3 mil­lions en 2030. Dans un tel contexte, les programmes de santé de la reproduction auprès des populations jeunes et inactives, sont essentiels pour que le Sénégal capture le dividende démographique et améliore sa situation économique. Dans cette logique, le Sénégal a élaboré un dossier d’investissement qui vise, entre autres, la réduction de la mortalité infantile et maternelle, l’offre de services en planification familiale et d’autres services de la santé de la reproduction. Actuel­lement, il est à 27% de taux de prévalence et compte atteindre les 46% en 2026. Dr Amadou Doucouré, directeur de la Santé de la mère et de l’enfant, qui présidait hier, à Saly, un atelier de partage sur les stratégies développées en matière de planification familiale au Sénégal par Marie Stopes international, en appui au ministère de la Santé, a rappelé que  le Sénégal a adopté la planification familiale comme stratégie efficace de lutte contre la mortalité maternelle et néonatale. «Pour cela, nous sommes en train de mettre en œuvre plusieurs stratégies pour l’offre de services, la demande, mais aussi la disponibilité des produits contraceptifs. Aujourd’hui, Marie Stopes international (Msi) intervient dans 13 régions et nous sommes là pour partager certaines stratégies développées par Msi dans le cadre de cette politique de Planification familiale. L’objet est de partager les informations mais aussi les résultats, à travers les travaux de terrain, l’offre de services que sont les cliniques mobiles, les espaces ados, etc., pour pouvoir évaluer où on en est, mais aussi quels sont les acquis qu’il faudra renforcer ainsi que les points à améliorer dans le cadre de notre partenariat», magnifie Dr Doucouré.
Selon lui, la planification familiale au Sénégal se porte très bien, d’ailleurs, il a fait des  pas extrêmement importants entre 2010 et 2011. «Nous sommes passés d’un taux de prévalence de la contraception  de 12% en 2011, à un pourcentage qui avoisine les 27% aujourd’hui. Et nous nous projetons, en 2026, à un taux de 46%. C’est certes un objectif ambitieux mais avec l’appui des partenaires techniques et financiers, la mobilisation de la Société civile dans sa globalité, nous pensons l’atteindre», a précisé le directeur de la Santé de la mère et de l’enfant.
A ce jour, le projet intervient dans 13 régions. Seule Matam n’est pas encore concernée. «Il y a des zones reculées. La particularité de Msi, c’est d’agir au niveau des zones où il n’y a pas de prestataires de santé. Et Matam qui est une région très vaste et très lointaine en termes de densification sanitaire, nous pensons que Msi doit y agir pour pouvoir booster les indicateurs», note-t-il.
La directrice de Msi Sénégal, Mme Salimata Diouf Cissé, est aussi d’avis que la contraception est un moyen efficace de réduire la mortalité maternelle. «Nous accompagnons le Msas, à travers la direction de la Santé de la mère et de l’enfant, à lutter contre la mortalité maternelle, mais surtout à baisser les besoins non satisfaits de planification familiale. Msi Sénégal, en tant qu’acteur de la planification familiale, contribue de manière drastique à cette réduction de la mortalité maternelle et infantile au Sénégal. On a pu réduire les besoins non satisfaits qui, de 36% en 2012, sont aujourd’hui à 22%. Il y a donc eu des avancées en la matière. Mais, il y a encore du chemin à faire et Msi Sénégal compte travailler avec le Msas, à travers la direction de la Santé de la mère et de l’enfant», précise Mme Salimata Diouf Cissé.
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