Le Hajj aurait été un «grand succès», si on en croit Abdou Aziz Kébé qui annonce de nouvelles innovations lors de la prochaine édition. Excepté bien sûr l’étape de Mouna où des pèlerins sénégalais ont souffert à cause des problèmes de restauration.

Le délégué général au pèlerinage aux lieux saints de l’islam, Abdoul Aziz Kébé, a dressé un bilan positif de l’édition 2818, mais il a annoncé une plainte contre les prestataires qui ont commis des manquements dans la restauration des pèlerins à Mouna. Une tache noire dans l’organisation de cet évènement annuel qui a été évalué le week-end dernier à Mbour avec la participation de la délégation générale, des voyagistes privés, des ministères concernés et des consuméristes. Abdou Aziz Kébé se confond en satisfecit : «Le Hajj de 2018 a été mieux préparé que les éditions de 2016 et 2017. En ce qui concerne les inscriptions, le séjour et le transport, des progrès significatifs ont été notés, contrairement aux années précédentes où les inscriptions ont été clôturées à quelques jours du 1er vol. Cette année, nous avons commencé les inscriptions très tôt et nous les avons terminées à 70 jours du 1er vol.» Quid des visas ? «On les recevait sur le tarmac. Cette année, les visas ont été reçus 15 jours avant le 1er vol et s’il y a eu du retard c’est à 5 jours du 1er vol. Aucun pèlerin n’a été laissé en rade ni au Sénégal ni en Arabie Saoudite, le même cas est noté avec les bagages. Pour le séjour, nous faisions entre 21 et 24 jours, mais cette année nous avons fait 17 jours. Pour le transport, nous avions signé au mois de mai. En 2018, nous avons signé avec la compagnie d’aviation au mois d’avril», s’est glorifié Abdoul Aziz Kébé.
Dans tous les secteurs, la commission aurait réalisé d’énormes progrès. En revanche, l’étape de Mouna, ponctuée de plusieurs problèmes de restauration, a été très rude pour les pèlerins. «Les restaurateurs qui avaient signé un contrat avec les voyagistes privés n’ont pas respecté leurs parts du contrat. Ce sont les voyagistes qui ont signé un contrat avec les prestataires, les restaurateurs qui ont négocié leurs menus et les coûts. Ces derniers ont été payés à travers le portail et l’Iban du prestataire. La délégation générale n’est intervenue à aucun moment. Alors, à l’étape de Mouna, ces prestataires n’ont pas livré le livrable. Ils devaient apporter le petit-déjeuner, le déjeuner, le dîner, le dessert et l’eau et ne l’ont pas fait ni à temps ni à suffisance», regrette M. Kébé. En attendant, la délégation générale a «saisi» les autorités saoudiennes qui ont finalement pris la décision de suppléer aux manquements de ces prestataires. «Nous avons retenu 30% de ce qui devait être payé ; une sorte de garantie. Et jusqu’à présent, ces 30% n’ont pas été payés. En plus de cela, nous avons élevé une plainte au niveau du ministère du Hajj (saoudien) à l’endroit de ces prestataires au nom des voyagistes privés», informe le délégué général, mais c’est encore le statuquo. «La plainte déposée au niveau du ministère du Hajj n’a pas eu de réponse. C’est pourquoi la délégation a réitéré cette plainte au niveau du ministère du Hadji, mais cette fois-ci en faisant suivre cette plainte au niveau du ministère des Affaires étrangères jusqu’à l’ambassade du Sénégal (à Riyad)», précise M. Kébé qui va poursuivre les innovations pour faciliter encore le voyage des pèlerins. «La délégation générale envisage de travailler avec 30 regroupements au lieu de 47, comme lors des éditions précédentes, pour réussir l’organisation, rationaliser les rapports avec l’Arabie Saoudite», annonce le délégué général.
Par ailleurs, les autorités espèrent maintenir le coût du pèlerinage à son prix actuel, si elles ne parviennent pas à le baisser, ont prévu une réunion avec l’Agence saoudienne, qui gère l’étape de Mouna, une coopération plus pointue avec les voyagistes privés sur la restauration. Interpellé sur la question du quota, Abdoul Aziz Kébé a rappelé que le Sénégal disposait cette année d’un quota de 12 mille 860 pèlerins. «Mais nous avons un gap de plus ou moins 200 pèlerins. Nous sommes en train de réfléchir sur est-ce qu’il faut prendre les 12 mille 860, ou est-ce qu’il faut tenir compte de nos réalités socio-économiques», s’est interrogé M. Kébé.
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