Le Cadre des religieux pour la santé et le développement (Crsd), Ong née en juillet 2014, réunissant les grandes familles religieuses du Sénégal, les associations islamiques, ainsi que les églises catholique et protestante, vient de célébrer ses 10 ans d’existence à Saly, lors de sa retraite annuelle.

Ce rendez-vous annuel, qu’il organise chaque année à la même période, est l’occasion pour le Crds de renforcer les relations interprofessionnelles entre ses membres, de présenter les rapports techniques et financiers, ainsi que de soumettre un plan d’action et un budget pour l’année à venir au Conseil d’administration. Cette année, la célébration du 10e anniversaire constitue un moment privilégié pour revenir sur l’histoire de l’organisation et ses réalisations.
Parmi les partenaires-clés du Crds figurent l’Etat du Sénégal, notamment la Direction de la santé de la mère et de l’enfant (Dsme), ainsi que des partenaires techniques et financiers nationaux et internationaux. L’Ong bénéficie également du soutien de World development dialogue, une organisation basée aux Etats-Unis œuvrant à l’intersection entre religion et développement.

Ainsi, depuis sa création, le Crds se targue d’avoir  bâti une collaboration harmonieuse entre les principales familles religieuses du Sénégal, représentées par des délégués désignés par les khalifes généraux. Ensemble, ils travaillent pour le bien-être des populations en partenariat avec divers ministères dont ceux de la Santé, de l’Environnement, de l’Educa­tion nationale et de la Femme.
D’ailleurs, parmi ses réalisations majeures, l’Ong a mené des campagnes de sensibilisation dans les 14 régions du pays, notamment sur la planification familiale et l’espacement des naissances, dans le but de réduire la mortalité maternelle et infantile. Selon les données du ministère de la Santé, environ 2000 femmes meurent chaque année des suites de grossesses rapprochées ou d’accouchements compliqués.  C’est pourquoi le Crds s’est ainsi mobilisé pour rappeler que sauver des vies est un impératif religieux. «La religion nous commande de veiller au bien-être des individus et de préserver la vie humaine. C’est Dieu le Tout-Puissant qui est à même de donner naissance et de mettre fin à une vie. Donc en tant que religieux, nous sommes interpellés, nous avons mené des actions pour lutter contre le taux de mortalité et sauver des vies dans la mesure du possible», a déclaré Cheikh Saliou Mbacké, président du Crds. En ce sens, les actions de l’organisation se sont concentrées sur la santé maternelle, la lutte contre les violences faites aux femmes, la promotion de l’éducation et des daaras, ainsi que la sensibilisation sur les changements climatiques.

Par ailleurs, cette organisation, dans la lutte contre les inégalités et le renforcement du développement durable, accorde une place centrale aux femmes dans ses initiatives. Considérées comme des piliers de la société, les femmes jouent un rôle crucial dans l’éducation des enfants et la santé familiale. L’organisation dénonce fermement les violences faites aux femmes et œuvre pour que leurs droits soient respectés.

Dans le domaine de l’environnement, le Crds s’investit aussi dans la lutte contre les changements climatiques, conscient de leur impact sur les populations les plus vulnérables, notamment à travers les inondations et les déplacements de populations. Il s’attaque également à des problématiques liées à l’état civil en sensibilisant sur l’enregistrement des naissances, un enjeu crucial pour garantir les droits fondamentaux des enfants.

Lors de cette célébration, Dr Massamba Thioro Sall, représentant le ministre de la Santé et de l’action sociale, a salué les efforts du Crds et son impact significatif sur la santé publique. «Le gouvernement va accompagner cette année le Crds en finançant à hauteur de 150 millions de F Cfa plusieurs de ses activités pour capitaliser sur les bonnes pratiques et les reproduire à l’échelle nationale», a-t-il déclaré.

De son côté, Catherine Mar­shall, professeure à l’Université de Georgetown et Directrice exécutive d’une Ong spécialisée dans le dialogue entre religion et développement, a souligné l’importance de renforcer les ponts entre institutions religieuses et acteurs du développement du­rable.

Fort d’un bilan positif, le Crds entend poursuivre son action en s’appuyant sur ses acquis et en élargissant son champ d’intervention. En intégrant davantage de ministères et de partenaires, l’organisation ambitionne d’améliorer durablement les conditions de vie des populations sénégalaises.
Par Alioune Badara CISS – abciss@lequotidien.sn