La lutte contre les changements climatiques devient une affaire des communautés très touchées par les inondations, les fortes chaleurs. Les structures comme Enda et l’Ugb veulent être des catalyseurs d’initiatives locales en Afrique de l’Ouest.Par Alioune Badara CISS –

Face aux défis sanitaires posés par les changements climatiques, l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis s’affirme comme un acteur clé de la recherche et de la résilience communautaire en Afrique de l’Ouest. En collaboration avec des Ong comme Enda-Tiers Monde et des associations issues de la Société civile, elle développe des approches interdisciplinaires pour comprendre et atténuer les vulnérabilités croissantes.
C’est dans ce sens que le Programme accélérateur régional a tenu, à Saly, un atelier de mise en réseau des chercheurs qui travaillent sur le lien entre les changements climatiques et la santé en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Cet évènement réunit des chercheurs et des spécialistes de différents domaines.
Mis en œuvre par le consortium Enda-Tiers monde, Enda Energie, Enda Santé et l’Université Gaston Berger, avec le soutien de Fondation S -The Sanofi Collective, ce programme couvre actuellement 8 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre (Sénégal, Mali, Guinée-Bissau, Burkina Faso, Tchad, Ghana, Côte d’Ivoire et Gambie) et 15 organisations communautaires.
Lors de l’ouverture de cet atelier, le vice-recteur chargé de la recherche, du partenariat à l’Ugb a insisté sur les signes du réchauffement climatique : «Chaque jour, nous vivons les conséquences des changements climatiques : inondations, érosion côtière, flambée des maladies liées à la dégradation de l’environnement.» Selon Pr Mamadou Abdoul Diop, l’université a fait de l’accompagnement des communautés une mission centrale. «Notre rôle est de produire des connaissances, mais aussi d’apporter des réponses concrètes aux territoires vulnérables.»
A l’en croire, même en l’absence de filière dédiée au climat, des projets transversaux rassemblent médecins, géographes, hydrologues et mathématiciens autour de programmes centrés sur la santé et le climat. «Nous travaillons à croiser la recherche scientifique avec la connaissance endogène pour proposer des solutions adaptées aux réalités locales», souligne le vice-recteur.
La réponse aux changements climatiques ne peut cependant reposer uniquement sur les épaules des institutions, a-t-il précisé. Quant à Sekou Sarr, Secrétaire exécutif d’Enda, il a souligné que la lutte climatique n’est pas l’affaire exclusive de l’Etat, des collectivités ou des chercheurs. C’est une responsabilité partagée entre tous les acteurs. D’où la volonté de créer un réseau de collaboration intégrant universités, Ong et organisations communautaires. «L’accès aux données fiables reste un défi majeur. Or, pour planifier l’adaptation sanitaire face aux aléas climatiques, on a besoin d’un narratif éclairé, appuyé par la science, mais aussi de reconnaître les solutions locales qui existent déjà», déclare M. Sarr. Des échanges nourrissent une dynamique régionale, soutenue notamment par l’Accélérateur régional sur l’action climatique et la résilience de la santé en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Lors de cet atelier, le Directeur exécutif de l’association Atacama au Tchad a rappelé  les effets concrets du dérèglement climatique dans son pays : «Inondations, salinisation des terres, hausse des maladies… ces phénomènes détruisent les moyens de subsistance des populations.» Il plaide pour un soutien accru aux acteurs locaux. «Il faut capitaliser sur les plantes résilientes, renforcer la sécurité nutritionnelle et développer des solutions innovantes.»
A travers ces partenariats, l’Ugb ne se contente pas de former, elle transforme la société en inscrivant son action dans une vision durable et inclusive de la science, où chaque acteur, du chercheur au citoyen, devient contributeur de solutions face à l’urgence climatique.
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