L’association «A bras grands ouverts» (Abgo) ne veut plus qu’aucun enfant sénégalais ne soit pas déclaré à l’état civil. Face à la presse, elle a invité les autorités territoriales à doter les dispensaires de bureaux, avec des moyens informatiques pour faciliter l’enregistrement des nouveau-nés sur les registres d’état civil. Elle s’est également engagée à accompagner les autorités sénégalaises à éradiquer la non-déclaration des enfants. De janvier 2022 à nos jours, elle a aidé à inscrire 6300 enfants à l’état civil.Par Alioune Badara CISS –

La non-déclaration d’enfants à l’état civil est une longue bataille. Le cinquième Recensement général de la population et de l’habitat (Rgph-5), qui sera organisé dans le courant du second semestre de l’année 2023 dont l’objectif est de mettre à la disposition de l’Etat et des acteurs du développement, des données statistiques récentes et exhaustives pour une meilleure planification du développement économique, social et environnemental, ainsi qu’un suivi-évaluation régulier des populations et programmes de développement, est bien accueilli par l’association humanitaire française «A bras grands ouverts» (Abgo).

Face à la presse hier, cette association, mise sur pied en 2006, qui intervient au Cambodge, au Sénégal et aux Philippines, s’est fixée comme objectif, d’appuyer les Etats dans la construction d’infrastructures scolaires, mais également, elle travaille à aider les enfants non déclarés à l’état civil de recouvrer leur identité. Selon Daniel Fradin, le président de l’association «A bras grands ouverts» (Abgo), leur association va focaliser ses  actions sur l’aide à l’enregistrement des enfants à l’état civil. A l’en croire, cette question est un sujet régalien qui concerne au premier plan l’Etat. «Pour ne pas y interférer, nous accompagnons les pouvoirs publics, notamment dans la tenue des audiences foraines et dans la sensibilisation. C’est un problème qui n’est pas seulement propre au Sénégal», dit-il.

Évidemment, la non-déclaration des enfants à leur naissance a de nombreuses conséquences, car ils peuvent tomber dans le travail forcé, la prostitution, le mariage précoce, la criminalité, l’analphabétisme. Pour mieux sensibiliser sur la question de l’état civil, l’association mise sur les émissions radiophoniques et télévisées, dans les langues locales, pour atteindre le maximum de cibles. «Cette campagne a porté ses fruits, car elle a permis de changer la donne pour près de 10 000 enfants à travers différents pays d’Afrique et d’Asie. Nous sensibilisons aussi les populations avec les fresques murales. Ainsi, de janvier 2022 à nos jours, nous avons aidé 6300 enfants à être inscrits à l’état civil», détaille le président d’Abgo.

Ainsi, pour faciliter la tâche aux parents et aux autorités, cette association a déployé des moyens informatiques au niveau de cinq dispensaires à travers le pays, pour faciliter l’enregistrement des nouveau-nés sur les registres d’état civil. Elle lance un appel aux autorités étatiques, à celles des collectivités territoriales, aux parents et aux corps enseignant pour ensemble éradiquer ce phénomène.

Il faut rappeler que 300 millions d’enfants dans le monde ne sont pas enregistrés à l’état civil. Alors qu’au Sénégal, plus de 30% des chérubins ne sont pas déclarés à la naissance. Rien qu’au niveau de l’Ief Mbour 1, le constat est alarmant. Sur les 596 écoles préscolaires, élémentaires et collèges publics comme privés, près de 7000 enfants ont été enrôlés par les audiences de l’année dernière. Il y a toujours 400 gamins qui attendaient d’avoir leurs pièces d’identification.
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