Les résultats de fin d’année réjouissent le ministre de l’Education nationale et les syndicalistes après que l’école a connu des mois d’arrêt à cause du Covid-19. Mais, le G7 espère la consolidation des acquis pour avoir une rentrée apaisée cette année.

C’est la fin d’une année scolaire atypique, qui a mis l’école sénégalaise à rude épreuve. Malgré le contexte, les résultats des examens réjouissent les acteurs de l’éduction, qui veulent «renforcer la dynamique partenariale dans la mise en œuvre du plan de résilience pour une bonne rentrée scolaire». Secrétaire général du Cusems, Sawrou Sène n’a pas caché sa satisfaction au moment d’analyser les taux de réussite aux examens : «La particularité de cette année, c’est le progrès noté sur les résultats du baccalauréat, du Bfem et du Cfee. N’oublions pas que ces résultats ne concernent que 558 mille élèves sur 3 millions 551 mille élèves que le Sénégal compte.» Lors de cette rencontre avec le ministre de l’Education nationale, Saourou Sène a soldé ses comptes avec certains syndicalistes, notamment Dame Mbodji, qui remet en cause la sincérité de ces résultats. Il dit : «Je crois que c’est manquer de respect aux enseignants que de dire ces derniers ont comploté pour que les élèves obtiennent ces résultats. Les enseignants tireront les conséquences de ces fausses allégations. Pire, la personne qui a été à l’origine de tels propos, c’est cette dernière qui avait demandé une année blanche. En tant que soldats de l’éducation, nous avions dit que ne sommes pas d’accord pour une année blanche. Heureusement, car si nous avions connu une année blanche, ce serait ridicule car seul le Sénégal aurait été pays au monde à connaître une année blanche. C’est pourquoi les résultats que nous avons obtenus dans les classes d’examens, nous nous en glorifions.»
Aujourd’hui, il est essentiel de consolider ces acquis pour mieux se projeter sur la prochaine année scolaire prévue le 12 novembre prochain. «Je demande aux parents d’élèves, durant les vacances, d’encadrer les enfants, surtout ceux qui étaient dans les classes intermédiaires et qui n’ont pas suivi une année scolaire normale. Mais aussi voir qu’est-ce qu’il faut dès maintenant pour la reprise», explique le Secrétaire général du Cusems. Il ajoute : «La première observation est que si l’Etat met les enseignants dans de bonnes conditions de travail, nous allons produire d’excellents résultats. La preuve, dans nos classes, il y avait que des effectifs de 20 élèves et toute la mobilisation était autour de ces candidats. Mieux, avant la reprise, les enseignants à travers les groupes WhatsApp avaient continué à encadrer les élèves.» Selon le Cusems, il fut aussi remettre les choses à plat avant le début de l’année scolaire. «L’année scolaire 2019-2020 avait commencé par des mouvements d’humeur du G7 pour deux raisons. La première est une question de gouvernance et la deuxième est une question de protocole d’accord signé entre l’Etat et les syndicats. C’est vrai que avec la pandémie, les enseignants ont fait preuve de patriotisme mais les questions qui sont sur la table du gouvernement sont appelées à être dépassées car ils doivent trouver une solution», souligne M. Sène. Que faire ? «Donc, il faut le respect du protocole d’accord : le respect de rémunération des agents de l’Etat et la question des lenteurs administratives qui ne demandent qu’un processus de dématérialisation avec l’Adie et le ministère de l’Education», conclut Saourou Sène.
En écho, le ministre de l’Education nationale insiste sur «l’engagement patriotique des enseignants», qui a permis de sauver l’année. «Il faut saluer l’engagement des enseignants car cette année a été satisfaisante. Quand il a fallu faire les cours, les enseignants ont montré leur engagement avec détermination et grâce à leur responsabilité, l’école n’a pas été un vecteur de propagation du virus. Aujourd’hui il faut consolider ces acquis parce que l’année prochaine nous allons accueillir plus de 3 millions 800 élèves. Les enseignants ont répondu à l’appel du devoir au péril de leur vie», déclaré Mamadou Talla.