Avec les changements en cours dans le monde numérique, l’Etat a décidé de modéliser davantage le dispositif normatif dans la gouvernance des données personnelles. La Cdp veut actualiser la loi sur la protection des données personnelles, après l’adoption de la Stratégie nationale des données (Snd) et de la Stratégie sur l’intelligence artificielle (Snia). Par Alioune Badara CISS –

Avec la nouvelle orientation des hautes autorités sur la souveraineté dans la gestion des données, ainsi que l’adoption par le Sénégal de la Stratégie nationale des données (Snd) et de la Stratégie sur l’intelligence artificielle (Snia), la Commission des données personnelles (Cdp) veut relancer le processus d’actualisation de la loi sur la protection des données personnelles. C’est dans ce cadre qu’elle a organisé, en collaboration avec le ministère de la Communication, des télécommunications et du numérique, depuis hier à Saly, un atelier de mise à niveau du projet de loi portant sur la protection des données à caractère personnel et du décret d’application.

Au cours de cet atelier de deux jours, les participants devront mettre à niveau et en même temps finaliser le projet de loi sur la protection des données à caractère personnel, en prenant en compte la nouvelle orientation de l’Etat sur les données. Il s’agira également, pour cet atelier, de finaliser le projet de décret d’application de la loi.

Dans son allocution d’ouverture de cette rencontre, Ousmane Thiongane, le président de la Cdp, a magnifié la tenue de cet atelier qui marque un tournant important dans la gestion des données à caractère personnel. «Aujourd’hui, avec les innombrables avancées dans le domaine de la protection des données personnelles et compte tenu des nouvelles politiques et stratégies de l’Etat du Sénégal relatives au numérique, notamment le «New deal technologique», mais également sur la gouvernance des données et sur l’Intelligence artificielle, nous devons aller vers la mise à niveau de notre dispositif normatif sur la protection des données personnelles», a rappelé Ousmane Thiongane.

Ainsi, depuis 2019, la Cdp avait commencé à initier une réforme des textes relatifs à la protection des données. D’ailleurs, la Cdp va présenter un nouveau projet de loi sur la protection des données personnelles, un décret qui permettra désormais d’intégrer les innovations, mais également renforcer la protection des données des citoyens par rapport aux nouvelles menaces relatives à l’Ia, au Big Data, à la robotique, l’utilisation des drones et autres. «Toutes ces avancées technologiques renferment en elles-mêmes des difficultés par rapport au respect des données personnelles, mais également de la vie privée du citoyen. Ainsi, pour ne pas rendre nues les personnes, cette mise à niveau du nouveau projet de loi va mieux protéger les citoyens. La Cdp, qui est une institution en la matière, essaie de réviser tous ces textes pour s’adapter, mais aussi renforcer la protection des données des citoyens», a déclaré le président de la Cdp.

M. Thiongane a salué aussi l’accompagnement et l’engagement du ministère de la Communication, des télécommunications et du numérique depuis le début du processus de révision de la loi.

Pour rappel, l’article 16 de la loi n°2008-12 du 25 janvier 2008 portant sur la protection des données à caractère personnel a conféré à la Cdp le pouvoir de faire des propositions au gouvernement pour l’amélioration de la législation relative à la protection des données personnelles. «Après avoir accepté de porter la réforme, le ministère s’est résolument engagé à conduire et à finaliser les projets de textes en tenant compte des dernières évolutions précédemment évoquées», a magnifié M. Thiongane.
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