La grève des travailleurs des collectivités territoriales a un impact réel sur certains secteurs. La présidente du Hcds a demandé aux syndicalistes de suspendre leur mouvement pour permettre aux élèves de préparer tranquillement la rentrée des classes.Par Alioune Badara CISS –

En marge de l’atelier de renforcement de capacités des partenaires sociaux et l’installation du Comité de dialogue social, la présidente du Haut-conseil du dialogue social du Sénégal (Hcds) a annoncé avoir demandé aux travailleurs des collectivités territoriales de surseoir à leur mot d’ordre de grève, en attendant les mesures, qui sont d’ordre financier, soient prises.

Après la rencontre entre les syndicats des travailleurs des collectivités territoriales et le ministre des Collectivités territoriales, qui s’est soldée par un échec, ces syndicats ont été reçus à leur tour par la présidente du Haut-conseil du dialogue social. Selon Mme Innocence Ntap, face aux évènements qui se profilent à l’horizon, il urge que ces travailleurs des collectivités territoriales revoient leur mot d’ordre.

«Nous avons d’abord des événements phare dans le pays qui sont importants. Nous avons le Gamou qui va intervenir le 27 septembre, nous avons également la rentrée des classes qui est prévue pour le 5 octobre. Les collectivités territoriales sont concernées par cette rentrée. Lors de notre rencontre, nous avons discuté et je leur ai demandé de revoir leur posture, de suspendre leur mot d’ordre le temps que les mesures, qui sont à caractère financier, soient prises», informe Mme Innocence Ntap.

D’ailleurs, elle s’est félicitée des avancées notées dans ce dossier dont elle est l’une des signataires du protocole. Elle est également revenue sur la pomme de discorde entre les syndicats et le ministère. «Le premier problème, c’est d’identifier le périmètre, les mesures d’extension des résultats des négociations sur le système de rémunération des agents de l’Etat et le périmètre d’application de ces mesures-là. Les collectivités territoriales, en matière de ressources humaines, n’étaient pas un modèle, mais aujourd’hui, à la suite de la mise en place d’une commission dans laquelle les travailleurs siègent, ils ont déterminé un périmètre de travailleurs qui sont en règle et qui pourraient bénéficier de ces mesures», dit-elle. Elle ajoute : «Ils ne font pas 5000 travailleurs et ils demandent qu’en attendant que le processus se termine, qu’on puisse leur appliquer ces mesures, mais le gouvernement n’a pas encore répondu et ce sont ces démarches que je suis en train de faire auprès du ministre des Finances, pour voir où se situe le blocage.» Toutefois, Mme Ndiaye précise que  le travail de la commission n’est pas terminé. «Est-ce que le gouvernement n’attend pas que le travail se termine ? Est-ce que c’est possible d’appliquer ces mesures de façon différenciée ? Cela relève du ministre des Finances. C’est pourquoi je leur ai demandé, en attendant que nous fassions ces démarches, qu’ils puissent lever le mot d’ordre puisque la rentrée est fixée au 5 octobre et cela pose problème, ils sont en train de se réunir», déclare Mme Innocence Ntap. En plus des travailleurs des collectivités territoriales, la rentrée des classes, qui est prévue le 5 octobre, risque de connaître des perturbations à cause des menaces des syndicats qui planent sur la rentrée scolaire. «Nous avions l’habitude d’organiser une rencontre de pré-rentrée avec tous les acteurs. Nous ne l’avons pas fait cette année, mais nous allons être dans l’activité du ministère de l’Education qu’il va organiser incessamment», assure-t-elle. Avec la tenue du Conseil interministériel ce matin sur la rentrée des classes, les différents acteurs de l’école vont se retrouver à nouveau pour évoquer les questions urgentes de l’heure. «J’ai déjà reçu une convocation de la Primature pour la tenue du Conseil interministériel. Les partenaires sociaux sont convoqués à cette réunion aussi. Et, c’est une réunion qui se tient habituellement à la veille de la rentrée pour écouter toutes les parties prenantes, tous ceux qui s’activent au niveau de l’éducation», note l’ancienne ministre de la Fonction publique. Pour elle, c’est le moment de mettre tout sur la table des négociations.

«Je pense que ça sera un grand cadre de concertation et de discussion. Nous avons tout intérêt à pacifier l’espace de l’éducation à la suite des mesures fortes que le gouvernement avait eu à prendre. Le reste, ce sont des discussions. Vous avez vu les fortes pluies avec les inondations, ce qui est sûr, une rentrée zéro problème, cela me semblerait hypothétique. Il faut être franc, mais si dans la discussion le gouvernement prend les bonnes mesures, nos enfants pourront aller dans les classes», rassure la présidente du Haut-conseil du dialogue social.
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