Depuis la suppression du poste du Premier ministre, il n’y a plus d’autorité au sein du gouvernement pour assurer le suivi des accords signés avec les syndicats. Pour assurer le suivi du protocole, la présidente du Haut conseil du dialogue social invite le chef de l’Etat à désigner un de ses collaborateurs pour qu’il puisse exécuter cette mission.Par Alioune Badara CISS (Correspondant)
– Les gros nuages, qui planent au-dessus de l’école avec la nouvelle menace des syndicats d’enseignants de perturber la prochaine rentrée scolaire pour exiger le respect des accords, ne sont pas dissipés. Mais, elle peut se dérouler peut-être de manière moins chaotique si les acteurs arrivent accorder leurs violons. Lors de la tenue de la 23ème assemblée plénière du Haut conseil du dialogue social (Hcds), hier à Saly, Innocence Ntap Ndiaye a invité les autorités à mettre en place un dispositif de suivi de ces accords que le gouvernement a signés pour lever les doutes. «Nous avons rencontré les enseignants bien avant leur déclaration, c’était lors de la remise solennelle du rapport. Ils ont exposé leur problème et décliné leur conception, il faut un dispositif qui permette le suivi des accords que le gouvernement signe», suggère la présidente du Hcds, qui prédisait la 23ème plénière du Haut conseil du dialogue social qui porte sur l’examen du projet du Plan national de renforcement du dialogue social.
C’est une façon de s’adapter au contexte actuel. La dernière réforme constitutionnelle, ayant entraîné la suppression du poste du Premier ministre qui recevait à l’époque, tous les 3 mois, les syndicats de l’éducation en présence des membres du Haut conseil du dialogue social, a été à l’origine de cette situation. Par conséquent, le suivi rapproché de l’exécution du protocole n’est plus possible.
Cette situation a été plus difficile aussi lorsque Cheikh Kanté a été nommé à la Présidence pour être membre du Cabinet du président de la République. Il ne pouvait plus faire ce travail de monitoring.
Aujourd’hui, il y a un énorme vide à combler. Pour assurer le suivi du protocole, la présidente du Haut conseil du dialogue social invite le chef de l’Etat à désigner un de ses collaborateurs pour qu’il puisse exécuter cette mission. «Nous sommes dans l’attente de la désignation de cette personne si tant est que c’est absolument nécessaire parce qu’avant c’était le ministère chargé de la Fonction publique qui faisait ce travail de suivi. Après chaque signature, on mettait en place un comité de suivi et c’était inscrit dans le protocole et c’est ça qui a été également fait avec le secteur du tourisme», déclare Innocence Ntap Ndiaye. Elle a mis en exergue le Pacte de stabilité que le ministère du Tourisme vient de signer pour pacifier ce secteur fortement touché par le Covid-19. «Nous avons inscrit la mise en place d’un Comité de suivi qui va être composé des membres du ministère, des représentants des travailleurs, des représentants des employeurs et du haut conseil. Donc, nous l’avons inscrit déjà mais à l’époque on ne l’avait pas inscrit dans le protocole mais on est en train de corriger maintenant systématiquement pour chaque secteur, il faut qu’on intègre la mise en place du comité du dialogue social pour éviter ce genre de situation», enchaîne la présidente du Hcds.
Par ailleurs, elle a souligné que le chef de l’Etat, qui veut continuer à asseoir une démocratie sociale, a demandé au Hcds et au ministère du Travail de lui soumettre un projet de Plan national de renforcement du dialogue social. «Le document a été élaboré avec la mise en place du comité technique et partagé avec tous les acteurs. Nous allons nous concerter avec tous ces acteurs pour leur soumettre le projet avec le plan de mise en œuvre qui va déterminer la tâche de chacun et c’est tout ce travail qui sera remis au chef de l’Etat pour avoir ensuite une validation technique et politique. C’est une session d’appropriation du plan national de renforcement du dialogue social», conclut Mme Innocence Ntap Ndiaye.
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